Le député québécois et ancien Ministre des Affaires étrangères du Canada (2007-2008), Maxime Bernier, se retrouve actuellement au cœur d'une autre controverse au Canada. Une autre controverse, car l'élu n'en est pas à sa première polémique dans les médias.
Quoi qu'il en soit, lundi dernier, M. Bernier a publié 6 tweets dans lesquels il a exprimé sa vision du multiculturalisme. Le député fédéral n'a pas caché sa crainte de voir les nouveaux arrivants se replier sur leur culture et non adopter les valeurs canadiennes.
Maxime Bernier a affirmé que l'idéologie du multiculturalisme divisait la population canadienne en une multitude de «tribus» et pouvait engendrer des «conflits sociaux et potentiellement la violence». M. Bernier a évoqué un phénomène de «balkanisation» du pays, faisant référence à la ghettoïsation des communautés culturelles que favoriserait cette idéologie.
5/ Le multiculturalisme extrême et le culte de la diversité de Trudeau vont nous diviser en petites tribus qui ont de moins en moins en commun, à part leur dépendance envers le gouvernement. Des clientèles politiques qu’on achète avec de l’$ des contribuables et des privilèges.
— Maxime Bernier (@MaximeBernier) 13 августа 2018 г.
6/ La balkanisation culturelle amène la méfiance, les conflits sociaux et potentiellement la violence comme on le voit partout. Il est temps de renverser cette tendance avant que la situation n’empire. Plus de diversité ne nous rendra pas plus fort, cela détruira notre pays.
— Maxime Bernier (@MaximeBernier) 13 августа 2018 г.
Tribus, ghettoïsation et violence au Canada?
Dans ses tweets, M. Bernier réagissait apparemment à un discours du Premier ministre Trudeau prononcé le 10 août à Toronto, dans lequel ce dernier a réaffirmé l'importance de protéger la diversité culturelle au Canada. Justin Trudeau a fait de la promotion du multiculturalisme l'un de ses principaux engagements.
Plus récemment, en février 2018, Justin Trudeau a aussi été vivement critiqué au Canada pour son dernier voyage en Inde. Durant ce périple, il avait revêtu divers habits traditionnels de ce pays avec les membres de sa famille.
Les costumes de Trudeau ont fait le tour du monde en photos, et son voyage a été vu comme un échec total sur le plan diplomatique. Le comportement du Premier ministre a tellement été moqué que sa cote de popularité avait chuté à son retour de voyage.
Le Canada, premier pays postnational, selon Justin Trudeau
«Ce n'est pas du racisme. M. Bernier ne prône pas la supériorité d'une race sur une autre ni la domination d'un groupe ethnique sur les autres. C'est juste de la xénophobie…Et c'est tout aussi répugnant.»
Un député du Parti libéral du Canada a exigé que Maxime Bernier soit exclu de son caucus.
Mercredi dernier, le secrétaire parlementaire du Ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, Arif Virani, a envoyé une lettre au chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, pour lui demander de sanctionner M. Bernier.
Critiquer le multiculturalisme, un péché mortel pour certains
En contrepartie, Maxime Bernier a aussi reçu des appuis de taille, certains provenant de membres des communautés culturelles.
Le célèbre journaliste et fondateur du Congrès musulman canadien, Tarek Fatah, a donné son appui au député conservateur. Sur Twitter, M. Fatah a affirmé que ses déclarations «reflétaient les pensées des Canadiens, et en particulier de ceux qui avaient fui des cultures d'oppression» entretenues dans des sociétés basées sur le «suprématisme racial et religieux».
MP @MaximeBernier's tweets reflect the thoughts of most Canadians, specially those of us who escaped cultures of oppression where society ws based on racial & religious supremacy. My column in @TheTorontoSun today sheds light on multiculturalism gone wronghttps://t.co/SwLVTX5HUv pic.twitter.com/krEyVlDk87
— Tarek Fatah (@TarekFatah) 15 августа 2018 г.
Rappelons que c'est le père de Justin Trudeau, Pierre-Elliott Trudeau, qui a fait du multiculturalisme l'un des grands principes canadiens. En 1982, le multiculturalisme a même été intégré à la Constitution du Canada sous son gouvernement. Aujourd'hui, Justin Trudeau semble prêt à tout pour protéger l'héritage de son père.