La situation a changé après que le président américain Donald Trump ait laissé entendre plusieurs fois qu'il préférait un dollar plus faible, en accusant d'autres pays de manipuler le cours de change, écrit l'agence Bloomberg, citée par le portail Vestifinance.
«Il serait naïf d'ignorer» la possibilité de vente par les États-Unis des dollars sur le marché, déclare Aaron Hurd de State Street Global Advisors, dont l'équipe gère des actifs pour 118 milliards de dollars. Le début d'une intervention provoquerait une «correction significative du dollar» avec une affluence de spéculateurs, puis les opérateurs mettront à l'épreuve les capacités du Trésor américain de vendre pendant longtemps la monnaie nationale, poursuit l'expert.
Vu la vitesse à laquelle le dollar se renforce par rapport à toutes les autres monnaies, en théorie une telle démarche pourrait être envisageable, mais c'est peu plausible en réalité.
«Une intervention dans le but d'affaiblir le dollar provoquerait une vente impulsive de la monnaie qui s'arrêterait rapidement, parce que les marchés comprendraient que l'affaiblissement du dollar n'est pas justifié», partage son avis avec Bloomberg Paresh Upadhyaya, gérant de portefeuille chez Amundi Pioneer Asset Management, contrôlant des actifs pour près de 89 milliards de dollars.
Tout cela prête à penser que l'idée d'une intervention est plutôt une fantaisie de ses auteurs. D'autant que par le passé pratiquement tous les cas d'intervention du dollar étaient coordonnés avec les plus grandes banques centrales du monde. Aujourd'hui, quand les USA sont en guerre commerciale contre leurs partenaires, c'est peu probable.
Le scénario plus plausible est que la Banque populaire de Chine prenne des mesures pour renforcer à court terme le yuan, provoquant l'affaiblissement du dollar, mais cette démarche serait également éphémère et viserait à empêcher les spéculateurs de se déchaîner, comme pour envoyer le signal qu'à tout moment ils peuvent être punis.
Par ailleurs, depuis les premières menaces de Donald Trump vis-à-vis de la Chine en mars dernier, le yuan a déjà fléchi de presque 10%. Et depuis tout ce temps il n'y avait pas la moindre allusion à un redressement notable.
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