«Le F-35 est muni d'un système très compliqué. […] C'est très difficile de le configurer. Comme tous les autres problèmes, tout cela est lié à l'excès de hautes technologies dans cet avion. Il y avait déjà des problèmes concernant la couverture antiradar et les systèmes vitaux des pilotes», a expliqué M.Drozdenko.
Toutefois, les Américains utilisent cet avion pour des raisons économiques.
«C'est un grand et coûteux business, dont les contrats se chiffrent en milliers de milliards de dollars», a souligné l'expert.
Selon lui, une heure de vol du F-35 coûte près de 40.000 dollars, alors que celle du F-18 est à près de 18.000. C'est pourquoi Washington modernise ces derniers pour qu'ils soient équivalents au chasseur russe Su-35.
«Les Américains comptent trop sur les paramètres d'invisibilité. Cela étant, les radars sont modernisés, et l'invisibilité n'est pas la panacée et ne garantit pas la victoire. Quant à la Russie, elle utilise la technologie de furtivité, mais donne la priorité à l'avion lui-même», a ajouté M.Drozdenko.
L'expert est sûr qu'il ne faut pas négliger les conditions du combat aérien rapproché qui peuvent remettre en cause les avantages des coûteux chasseurs de cinquième génération.
«Il s'agit non seulement du F-35, mais aussi du Su-57 dans la mesure où la Russie doit mettre en service la cinquième génération ou utiliser cet appareil comme une plateforme pour créer un avion du sixième génération. Il faut également tenir compte du fait que le Su-35S [chasseur russe de quatrième génération, ndlr] est capable de repérer facilement le F-35», constate l'expert.
Tout d'abord, la partie turque a déjà payé pour les appareils américains. De plus, la Turquie est une partie importante de la chaîne de production de Lockheed Martin, le fabricant du F-35. Finalement, Ankara est un allié important des États-Unis dans la région, estime Dmitri Drozdenko, qui explique pourquoi les États-Unis protestent contre l'achat de systèmes russes S-400 par la Turquie.
«Il y aurait une situation unique où des avions américains et des moyens antiaériens russes seraient dans la même armée. Alors, il sera clair que l'avion fugitif [F-35, ndlr] n'est pas vraiment fugitif. […] Il sera clair que le F-35 ne représente rien d'intéressant. Ce sera un scandale d'argent», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
«Que se passera-t-il si un pays, qui achète ces avions, tombe en disgrâce des États-Unis? Dans ce cas, il perdra l'accès [à la maintenance des F-35, ndlr] et l'avion ne sera plus un avion. Tous ceux qui achètent cet appareil tombent dans une énorme dépendance de ceux qui ont la main sur cet avion», est convaincu Dmitri Drozdenko.
Le 13 juillet, le Président Trump a signé le texte du budget de la Défense américaine pour l'année 2019, qui indiquait que Washington mettait fin à la coopération avec la Turquie dans le cadre du programme conjoint sur la construction des chasseurs F-35. La partie turque, qui aurait dû recevoir 100 F-35 pour un montant de 11 milliards de dollars, envisage de mettre en œuvre des mesures juridiques dans le cas où les États-Unis essaient d'empêcher la livraison de ces avions, a annoncé le 15 juillet le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.