L'effondrement meurtrier de Gênes a choqué ce mardi toute l'Italie et bien au-delà de ses frontières. Une section d'environ 80 mètres de long du pont Morandi, sur l'autoroute A10 qui mène à la frontière avec la France, s'est effondrée vers 11h30 (09h30 GMT) alors qu'un violent orage s'abattait sur la région de Gênes.
La tragédie a emporté d'un seul coup la vie d'au moins 35 personnes, selon un bilan encore provisoire communiqué dans la soirée par les pompiers, mais a également relancé les débats concernant la maintenance des infrastructures du pays.
«Nous devrions nous demander si le respect de ces limites [de déficit budgétaire, ndlr] est plus important que la sécurité des Italiens. De toute évidence ce n'est pas le cas», a déclaré Matteo Salvini à des journalistes pendant un déplacement en Sicile.
Le secrétaire d'État aux Infrastructures et aux Transports, Edoardo Rixi, issu comme Salvini de La Ligue, a renchéri sur le même thème: «Les habitants de Gênes empruntent ce pont deux fois par jour. Nous ne pouvons pas vivre avec des infrastructures construites dans les années 1950 ou 1960», a-t-il déclaré à la chaîne SkyNews24.
«Nous avons un réseau routier et d'infrastructure qui a son âge. Je dirais que 50 ans, ce n'est pas beaucoup, mais pas peu. Comme c'est le cas des voitures, les ponts et les bâtiments doivent aussi être soumis à des contrôles et observés. Tous les ponts de grands opérateurs, tels que Anas et Autostrade, sont soumis à des protocoles très stricts», explique-t-il.
Le professeur appelle à garder son calme, rassurant de la sécurité des infrastructures, mais évoque tout de même des problèmes de gestion des fonds destinés à l'entretien.
«De toute évidence, les infrastructures qui sont si critiques au fil du temps se détériorent, s'il y a des ponts, il y a aussi l'aspect de l'augmentation du trafic. À mon avis, ce sont des cas individuels et non un problème général», poursuit-il.
Le ministre des Transports, Danilo Toninelli, a promis à la télévision que toute la lumière serait faite sur les causes du drame de Gênes. «Ce genre de tragédie ne peut pas se produire dans un pays civilisé», a-t-il dit.
Le ministre a promis que les responsables de l'accident devraient «rendre des comptes», en particulier si l'enquête démontre un défaut d'entretien de l'édifice.
«La maintenance passe avant tout», a-t-il insisté, ajoutant qu'elle relevait de la responsabilité de son opérateur et que le gouvernement se constituerait partie civile si le drame donne lieu à un procès.
L'opérateur de l'A10, Autostrade per Italia, a rappelé pour sa part que d'importants travaux de rénovation avaient été menés sur le viaduc en 2016.