«Camps pour les musulmans chinois»: emballement médiatique ou source d’inquiétude?

© Sputnik . Maria Tchapligina Chine
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Alors que la presse passe au crible la politique chinoise à l’égard des Ouïghours, ethnie musulmane de l’ouest du pays, un chercheur chinois appelle dans une interview à Sputnik à des «conclusions plus réfléchies» et évalue les retombées sur les relations entre Pékin et Washington.

Depuis quelques jours déjà, le sort des Ouïghours, cette ethnie majoritaire de la Région autonome du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), se trouve au cœur de l'engouement médiatique. En cause, les allégations de Gay McDougall, membre d'un comité d'experts des Nations unies, qui a déclaré vendredi disposer d'informations selon lesquelles un million d'Ouïghours sont détenus dans «des camps d'internement géants placés sous le sceau du secret». Les informations citées émanaient, d'après elle, de groupes de défense des droits de l'Homme.

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Ces accusations ont été rejetées lundi par la Chine que la délégation, participant à une session sur la situation des droits de l'Homme organisée à Genève, a qualifiées de «totalement fausses». Pékin a expliqué que les autorités chinoises avaient réprimé les «crimes extrémistes et terroristes» au Xinjiang conformément à la loi, mais ne visaient aucun groupe ethnique particulier ni ne cherchaient à mener une politique de «désislamisation» dans cette région de l'extrême ouest de la Chine.

Le sujet n'a pas échappé aux médias mainstream, qui l'ont présenté sous des angles qui «pourraient être très controversés», observe dans une interview à Sputnik le professeur Chang Ching, chercheur à la Société des études stratégiques (Society for Strategic Studies).

Il dénonce le manque de preuves dans le rapport onusien, notant que «les conclusions ne doivent pas être fondées uniquement sur des dépositions de bonne foi».

«Les Nations unies devraient redoubler d'efforts pour mener leur enquête avant qu'elles ne se heurtent à une conclusion prématurée qui humilie sa propre réputation», affirme M.Chang.

Réservé dans ses jugements, le professeur refuse pourtant de dresser un parallèle entre les allégations de Mme McDougall et les tensions Pékin-Washington subsistant au moment de leur parution.

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Le chercheur appelle par ailleurs la presse à «faire plus d'efforts pour identifier l'ensemble des faits avant de tirer des jugements irréfléchis».

«Il est indéniable que de nombreux médias et politiciens américains manifestent un grand intérêt pour la stabilité du Xinjiang», note M.Chang sans pourtant se livrer à des conclusions hâtives.

Le professeur estime également qu'il ne faudrait pas exagérer l'importance du sujet ouïghour dans le contexte international. «Cela devrait avoir un effet très minime sur les tensions existantes entre» la Chine et les États-Unis, ajoutant que plusieurs autres problèmes de l'agenda bilatéral sont portés à l'ordre du jour.

Et de conclure: «Les Ouïghours sont un problème difficile à résoudre dans la boîte à outils occidentale pour faire face à Pékin dans un avenir prévisible, mais ils ne seront jamais au cœur de leurs relations».

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