A l'origine de cette rumeur, une ONG, travaillant en Belgique: ReputatioLab. Mais, cette rumeur a révélé à la fois la présence de biais idéologique très important dans le travail de cette ONG et une entreprise de fichage à grande échelle sur Twitter. De fait, cette « rumeur » s'est retournée contre ses auteurs et elle est un nouveau pavé dans la marre dans l'affaire Benalla.
Faits, rumeurs, et russophobie
Cette rumeur provient d'une communication d'une ONG. Mais, cette « étude » a été vivement critiquée, et sa méthode de travail a suscitée beaucoup d'interrogations, du fait d'a-priori non-scientifiques. Alors, il faut tout d'abord rappeler que l'émotion autour de cette affaire ne vient pas de twitter. Les télévisions ont enregistrées des pics d'audiences remarquables dans la période du 19 juillet au 1er août. L'intérêt du public a été bien réel et important.
Or, cette étude repose essentiellement sur une « russophobie » obsessionnelle, russophobie qui provient des milieux proches de la Commission européenne. Mais, ce qui est plus grave, est qu'elle pourrait avoir permis de ficher les opposants.
L'affaire Benalla et ses conséquences
Rappelons donc tout d'abord que l'affaire Benalla, ou plus précisément l'affaire Benalla-Macron est du domaine du réel. Un collaborateur de l'Elysée est intervenu, sans mandat et sans invitation de la Préfecture de Police mais sous déguisement le faisant passer pour un policier, pour brutaliser des manifestants lors de la manifestation du 1er mai à Paris. Il est intervenu à plusieurs reprises, et pas seulement sur la place de la Contrescarpe comme on pouvait le penser initialement. Il a été certes sanctionné en interne, encore que la réalité de la sanction ne soit pas prouvée, mais l'Elysée aurait du prévenir le Procureur de la République et n'en a rien fait. Or, il a violé la loi à de multiples reprises, et c'est ce qui donne toute sa dimension judiciaire à cette affaire.
Le scandale de ReputatioLab
Pourtant, l'émotion autour de l'affaire Benalla aurait été manipulée. C'est du mois ce que prétend l'étude préliminaire sur l'audience qu'elle a eu. Nicolas Vanderbiest, qui a présenté cette étude reconnaît par ailleurs que LREM aurait pu chercher aussi à établir des contre-feux. Mais, ce qui pose problèmes est (1) l'identification spécifique de comptes qualifiés « d'extrême droite », (2) la référence à un « compte russe » et (3) la constitution de fichiers en contravention avec les règles régissant cette activité tant en France qu'en Belgique (où est situé ReputatioLab). Nicola Vanderbiest a par ailleurs twitté un document où il « définit » ce qu'il appelle les comptes « russophiles ».
Les critères de « définition » et « d'identification » posent énormément de problèmes. Il commence par reconnaître qu'il est « impossible sur la base d'une activité en ligne de qualifier quelqu'un comme une personne malveillante à la solde d'intérêts étrangers ». L'affaire aurait dû s'arrêter là. Mais il ajoute: « cependant comme les cas se multiplient d'ingérence russe dans le monde (preuve en Ukraine, USA; Italie et France ». Autrement dit, la reconnaissance d'une impossibilité de définition est renversée par une opinion sur les supposés (réels ou non) cas d'ingérence. On nage en fait en pleine idéologie. Cela n'est pas étonnant quand on regarde les sources de financement de cette ONG, où figurent tant Twitter que la fondation (Open Society) de George Soros.
Le fait de partager des contenus de Russia Today ou de Sputnik peut tout aussi bien signifier la volonté de diversifier ses sources d'informations. On nage donc ici en pleine idéologie antirusse. Au-delà, il convient de s'interroger sur une ONG à la méthodologie des plus douteuses et aux méthodes de fichage qui sentent une époque révolue. Le fait que la CNIL se soit saisie de cette affaire montre qu'il faut prendre ce nouveau scandale, scandale à l'intérieur de l'affaire Benalla, très au sérieux.
L'usage journalistique de ReputatioLab
Quant à la « reductio ad Putinem », elle devient elle aussi un de ces « arguments » avec lequel on cherche à faire taire toute opposition. Cela prouve, en un sens, à quel point les possédants et les dominants sont aujourd'hui dépourvus d'arguments solides. Par ailleurs, devant les immenses problèmes posés par la presse « officielle », et la divulgation institutionnelles de « Fake News », il est assez logique que les gens cherchent des moyens d'information alternatifs. En stigmatisant ainsi des médias comme Russia Today ou Sputnik et la recherche de sources d'informations alternatives ces journalistes accréditent le fait que ces médias, eux, semblent plus fiables et plus rigoureux à un nombre croissant de gens.
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