Les garde-côtes turcs ont arrêté le voyageur russe Youri Bourlak qui a rallié Sébastopol (Crimée) à Istanbul à bord de son radeau en caoutchouc Rasshiva.
Youri Bourlak, membre de la Société géographique de Russie, prévoyait de parcourir avec son compagnon, Vladimir Likhatchov, quelque 2.000 kilomètres en cent jours en radeau de secours et faire le trajet entre Sébastopol et Antalya en deux étapes: de Sébastopol à Istanbul et d'Istanbul à Antalya, a-t-il précisé dans une interview accordée à Sputnik.
Selon lui, ils devaient entrer jeudi matin dans le Bosphore, mais, en raison de mauvaises conditions météorologiques, ils avaient fait appel aux garde-côtes turcs.
«Une tempête nous a emportés à 50 kilomètres à l'est d'Istanbul et de l'entrée du Bosphore. Pour ne pas violer la frontière, nous avons contacté les garde-côtes […] Nous leur avons demandé de nous accompagner jusqu'aux douanes pour nous retrouver en Turquie en toute légalité», a-t-il indiqué.
Toutefois, apparemment en raison de problèmes de langue, c'est un bateau de secours qui est arrivé sur les lieux pour prendre à bord les deux hommes.
«Pourtant, j'expliquais en anglais que tout allait bien et que nous avions seulement besoin d'être accompagnés jusqu'au contrôle frontalier afin d'entrer en Turquie officiellement», a ajouté Youri Bourlak.
Finalement, lors des manœuvres, le bateau de secours a endommagé l'embarcation qui a été remorquée par la suite dans une baie.
«Une partie de nos affaires et de nos vivres a été inondée, a-t-il poursuivi. Je pensais qu'on allait nous laisser entrer dans le pays, préciser notre identité et nous permettre de repartir pour […] pouvoir continuer notre traversée vers Antalya. Mais maintenant, on est ici, tandis que le radeau est resté là-bas, alors que nos papiers sont retenus par le chef de la police maritime.»
Youri Bourlak a précisé que le consulat russe à Istanbul s'occupait de l'affaire. En effet, les autorités turques estiment que les deux hommes se trouvent dans le pays illégalement.
Ajoutant que tout l'appareillage avait disparu du canot, le quai n'étant pas gardé, Youri Bourlak a déclaré qu'il avait décidé d'abandonner.
«Je n'irai pas à Antalya. Tous les systèmes ont été endommagés ou ont disparu. Et puis j'ai perdu tout mon enthousiasme. On voudrait obtenir le statut officiel de touristes. J'aurais invité ma femme et nous serions rentrés tous les deux par avion. Quant à nos affaires et à notre radeau, il faudra les acheminer par une compagnie de transport en Russie», a-t-il ajouté pour conclure.
Bien qu'en présence du radeau, le voyage était réalisé en grande partie à la nage parce qu'il fallait tirer le radeau afin qu'il puisse trouver un courant propice. Les voyageurs devaient arriver à destination avant le 1er novembre.