Dmitri Medvedev, Premier ministre russe, s'est exprimé au sujet des nouvelles sanctions antirusses imposées par Washington.
«Je ne voudrais pas commenter les discussions sur les futures sanctions mais je peux dire une chose: si quelque chose comme l'interdiction du fonctionnement des banques ou de l'utilisation de telle ou telle devise est mis en place, on pourra alors considérer cela comme l'annonce d'une guerre économique. Il faudra réagir à cette guerre par des méthodes économiques et politiques ainsi que par d'autres méthodes en cas de besoin. Nos amis américains doivent le comprendre», a-t-il ainsi déclaré.
Dans le même temps, en commentant les sanctions récemment annoncées, M.Medvedev a souligné la cause essentielle de ces restrictions.
«Même si les partenaires occidentaux disent que les Russes sont mauvais, qu'ils mènent une politique incorrecte, que le gouvernement russe doit changer sa position par rapport à certaines questions, dans les faits c'est une tentative de restreindre notre puissance économique», a-t-il poursuivi.
Il a, par ailleurs, ajouté que les sanctions avaient telles ou telles répercussions sur l'économie du pays. De plus, le Premier ministre russe a rappelé que plusieurs volets de sanctions avaient déjà été imposés à l'encontre de Moscou au cours des dernières années.
«Au cours de ces derniers 100 ans, notre pays a fait face à la pression permanente des sanctions. Pourquoi cela? Pour retirer la Russie de la liste des concurrents puissants sur la scène internationale», a-t-il relaté.
«Aujourd'hui, rien n'a changé», a-t-il souligné.
À titre d'exemple de cette concurrence économique, M.Medvedev a rappelé les restrictions que Washington essayait d'imposer sur les livraisons de gaz russe en Europe pour favoriser la vente de son gaz naturel liquéfié.
Selon lui, cela avait été «emballé dans la même loi et malgré le fait que cela ne soit absolument pas une mesure de marché, visant à étouffer nos possibilités, cela est devenu la politique».
Le Premier ministre russe a également relaté que les mêmes mesures protectionnistes étaient utilisées par Washington à l'encontre de la Chine.
«Bien sûr, cela ne plaît pas aux Chinois, cela ne plaît à personne. Notre objectif est de nous opposer à ces mesures», a-t-il conclu.
Les nouvelles mesures restrictives seront divisées en deux parties. La première tranche des mesures prévoit l'interdiction des exportations en direction de la Russie d'appareils électroniques et de composants à usage civil et militaire. Le second paquet de sanctions, prévu pour l'automne, pourrait prévoir des limitations importantes des importations et des exportations, la baisse du niveau des relations diplomatiques et l'interdiction des vols de la compagnie Aeroflot aux États-Unis.
L'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été empoisonnés le 4 mars à Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, avait accusé la Russie d'être derrière leur empoisonnement. La Russie a toujours démenti les allégations de Londres. Début avril, les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down avaient reconnu ne pas être en mesure d'établir le pays d'où provenait l'agent innervant utilisé dans cette tentative d'assassinat. Le gouvernement russe a à plusieurs reprises demandé à Londres de lui permettre de participer à cette enquête.