L'Otan affirme que le missile air-air AIM-120 AMRAAM était en mode autodestruction, c'est-à-dire qu'il était censé exploser en l'air, écrit jeudi 9 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Mais alors pourquoi le rechercher? Même la portée de la version obsolète AIM-120C-5 affiche 105 km. En d'autres termes, il aurait parfaitement pu atteindre l'ouest de Pskov en Russie. Alors que la version AIM-120D a une portée de 170 km. Ce rayon couvre Ostrov, Gdov, Pytalovo et atteint pratiquement Ivangorod, Pliouss, Porkhov et Pouchkinskie gory.
Le lancement accidentel du missile de combat par un chasseur de l'Otan dans l'espace aérien de l'Estonie a été qualifié d'«incident regrettable et désagréable» par le Premier ministre estonien Jüri Ratas sur sa page Facebook. Il a promis que les forces militaires de la république et les participants à la mission mèneraient une enquête sur cet incident pour que «cela ne se reproduise plus». Quand on sait que de tels incidents se produisent régulièrement dans les armées des différents pays, c'est difficile à croire.
L'histoire la plus retentissante a eu lieu en janvier 1966, quand un bombardier B-52 américain avait percuté un ravitailleur KC-135 à une altitude de 9.000 m au-dessus du village espagnol de Palomares. Les avions se sont immédiatement transformés en gigantesque boule de feu — tout en sachant que le B-52 transportait 4 bombes à hydrogène. Pour une raison qu'on ignore, l'une d'elles a atterri intacte dans un champ près du village. La sécurité non nucléaire de deux bombes a détoné et des fragments de bombes avec de la poussière de plutonium ont provoqué une pluie radioactive. La quatrième bombe est tombée près de la côte.
L'expert de Sputnik Estonie Willem Roda, officier supérieur analyste du renseignement militaire à la retraite, a tiré une conclusion banale mais juste sur l'incident autour du missile espagnol: selon lui, plus il y a en Estonie de matériel complexe, de munitions et de militaires (qui sont de plus en plus nombreux chaque année dans le cadre de la lutte contre la prétendue «menace russe»), plus grande est la probabilité d'incidents, de lancements, de tirs et d'explosions imprévus, qui, lors d'un mauvais concours de circonstances, pourraient faire des victimes ou provoquer un grave conflit international.
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