La science connaît déjà des créatures peuplant les profondeurs marines qui savent émaner de la lumière bleue ou verte mais le secret de vers qui se nichent au fond de l'Atlantique, dans les eaux environnantes du triangle des Bermudes, n'a été révélé que grâce à une étude menée par des scientifiques américains, relate la revue PLoS One.
«Chaque été et chaque automne, chaque troisième nuit après la nouvelle lune, 22 minutes après le coucher du soleil, les femelles de ces vers commencent à briller et exécuter une danse complexe, en attirant ainsi les mâles. On peut penser qu'ils ont des montres qui leur permettent de ne pas rater leur performance lors de ce show sous-marin spectaculaire», a expliqué le spécialiste de l'Université de la ville de New York, Mercer Brugler.
Leur lueur bleu-vert est restée parmi les énigmes principales du triangle des Bermudes pendant presque cinq siècles. À en croire les chroniques espagnoles, Christophe Colomb et son équipage ont été les premiers à voir des lumières «mystérieuses» dansant dans les profondeurs et faisant penser à la lumière d'une bougie.
Ce n'est qu'au début du XXe siècle, que les scientifiques ont compris que les marins n'étaient pas victimes d'hallucinations et qu'il s'agissait justement d'Odontosyllis enopla. Intéressés depuis toujours par les gènes responsables de la luminescence de ces vers, les scientifiques ne sont pendant longtemps pas parvenus à les étudier pour deux raisons. Premièrement, ces vers résidaient dans des endroits difficilement accessibles et, ensuite, ils n'émanaient de la lumière d'eux qu'en période des amours et pendant un laps de temps très court.
Les généticiens ont extrait des échantillons de cellules pour analyser quels gènes étaient les plus actifs lorsque les vers commençaient leur danse.
Les résultats ont montré qu'Odontosyllis enopla ressemblaient aux vers luisants ainsi qu'aux autres animaux luminescents qui produisent des luciférases, soit les enzymes clés de la réaction de bioluminescence.
En revanche, la luciférase de l'Odontosyllis enopla a une structure unique dont les équivalents n'existent pas chez les autres êtres vivants.
D'après les chercheurs, cette découverte donnera la possibilité aux biologistes de créer toute une classe de marques luminescentes avec lesquelles il sera possible de marquer différents gènes dans les cellules humaines ainsi que celles des animaux de laboratoire.