Le lendemain de la tentative d’attentat contre le dirigeant vénézuélien, une série d’hypothèses quant aux forces se trouvant derrière cette attaque, menée à l’aide de drones chargés d’explosifs, a été formulée. Parmi ceux sur qui les regards ont été tournés figurent notamment les États-Unis. Cet avis, entre autres partagé par le Président bolivien Evo Morales, trouve son écho chez Konstantin Sapojnikov, ce journaliste et expert de l’Amérique latine.
«Le principal rival du Venezuela dans la région est les États-Unis. Washington avait déjà projeté et entrepris beaucoup dans ce pays allant de l’asphyxie économique à la cinquième colonne. Toutefois, tout ceci n’a pas donné de résultat désiré», défend-il, laissant entendre que les Américains agissent, selon lui, via la Colombie, restant les principaux organisateurs et financiers.
Commentant la déclaration du procureur général de la République bolivarienne, Tarek William Saab, qui n’a pas exclu que l’attentat aurait pu être préparé depuis l’étranger, M.Heifez estime que la déclaration en question concernait plutôt l’opposition vénézuélienne.
«Non seulement en Amérique latine, mais aussi ailleurs, on trouve beaucoup de mécontents par le pouvoir de Maduro. Ceux qui souhaitent s’en défaire sont nombreux, mais ceci ne signifie pas que par le biais de la force. Je pense que Saab entendait l’opposition vénézuélienne basée en Floride», explique-t-il.
Rappelons que dans son message adressé à la nation au cours des heures qui ont suivi la tentative d’attentat, le Président Maduro a justement déclaré que les financiers de cette attaque vivaient dans l’État de Floride. Il a en outre directement accusé le Président colombien Juan Manuel Santos d’être derrière cette attaque.
Lazar Heifez rappelle pour sa part que cette accusation a été immédiatement réfutée par les autorités colombiennes.
«Les relations tendues entre les deux pays […] permettent d’expliquer pourquoi Maduro a accusé les autorités colombiennes», souligne-t-il avant de rappeler que l’opposition vénézuélienne ne parvenait pas à trouver un langage commun avec les autorités actuelles et qu’il fallait tenir en compte ce fait.