Placé en redressement judiciaire le 13 juin, le fabricant de machines de munitions Manurhin, ex-fleuron de l'armement français, sera repris par le groupe de défense des Émirats Arabes Unis Edic (Emirates Defense Industries Company).
Ainsi, la société émiratie permettra de sauvegarder 104 emplois sur 145 sur le site de production mulhousien de machines de cartoucheries.
«Le Tribunal de Mulhouse […] s'est prononcé avec pragmatisme en faveur du projet financier le plus solide pour Manurhin», a déclaré le président du directoire de Manurhin, Rémy Thannberger, cité par Reuters. «Edic […] n'aura pas à passer son temps à tenter d'obtenir des crédits auprès des banques».
Il est à noter que le groupe slovaque Delta Defence, la PME française Odyssée Technologies et le producteur d'armes belge New Lachaussée étaient aussi dans les rangs devant la chambre commerciale du Tribunal de Grande Instance de Mulhouse.
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est félicité de cette décision du tribunal qui permet de maintenir «plus de 100 emplois industriels et de pérenniser un savoir-faire industriel exceptionnel». Il a ajouté vouloir «souhaiter la bienvenue en France au groupe Edic, qui développe ainsi son partenariat avec l'industrie de Défense française».
Mulhouse. Manurhin repris par un groupe de défense émirati https://t.co/l5t4ZSML7c pic.twitter.com/BslaeI0NF9
— Les amis du blog Police & Réalités (@PoliceRealites) 3 августа 2018 г.
Fondée en 1919, Manurhin (Manufacture de Machines du Haut-Rhin) a connu son heure de gloire et son plus grand développement dans les années 60 et 70, époque qui l'a vu étendre sa production aux revolvers et fusils automatiques, et compter plus de 4.000 salariés et une vingtaine de filiales.
Seul fabricant français de machines de munitions, Manurhin était en redressement judiciaire depuis le 13 juin après avoir été placé pendant un an en procédure de sauvegarde. Les difficultés du fabricant sont expliquées par l'impossibilité de financer son développement et d'avoir accès au crédit bancaire. En conséquence, le chiffre d'affaires a chuté à 12,1 millions d'euros en 2017, soit moins de la moitié de 2016, alors que son carnet de commandes s'établit à 100 millions d'euros. La perte nette en 2017 avait atteint 16,7 millions d'euros.