Ankara fermera-t-il la base d’Incirlik aux Américains en réponse aux sanctions US?

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Sur fond d’aggravation des relations turco-américaines et face à l’imposition de sanctions contre des ministres turcs, Ankara pourrait fermer les portes de sa base aérienne d’Incirlik aux militaires américains, suppose un expert américain.

Les États-Unis devraient se préparer à ce que la Turquie ferme la base d'Incirlik aux militaires américains et révise en général sa politique dans la région compte tenu de la tension dans les relations bilatérales, a estimé dans un commentaire l'analyste américain Nicholas Danforth.

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La Turquie doit-elle s’attendre à de «lourdes sanctions» de la part des USA?
Les relations turco-américaines se sont dégradées ces derniers temps notamment en raison de l'affaire du pasteur américain Andrew Brunson, appréhendé en 2016 par les autorités turques pour suspicion de collaboration avec le mouvement Gulen (FETO). Mercredi, le ministère américain des Finances a introduit des sanctions contre les ministres turcs de la Justice, Abdulhamit Gül, et de l'Intérieur, Süleyman Soylu, les accusant de violations des droits de l‘Homme.

Nicholas Danforth estime que Washington devrait prendre des mesures permettant de faire revenir le pasteur aux États-Unis sans porter préjudice aux valeurs ou aux intérêts américains. Ces mesures devraient comprendre la préparation à une éventuelle fermeture de bases aériennes américaines en Turquie comme celle d'Incirlik, utilisée actuellement dans les opérations contre les terroristes de Daech* en Syrie et en Irak.

Plus largement parlant, Washington devrait commencer la révision de sa politique régionale, en partant du fait que le niveau minimal de coopération turque ne peut plus être perçu comme une chose due, estime l'expert.

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Ankara promet de riposter aux sanctions américaines
La crise dans les relations entre Washington et Ankara, rappelle-t-il, est notamment liée au refus de la Turquie d'imposer des sanctions contre l'Iran et à cause du soutien américain aux Kurdes syriens et irakiens dans leurs opérations conjointes contre Daech*. Ankara juge que les Kurdes sont liés au parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit aux États-Unis et en Turquie.

En outre, l'achat par Ankara de systèmes de défense antiaérienne S-400 malgré les objections de Washington, sur fond d'un réchauffement entre Moscou et Ankara, est aussi un facteur irritant pour les États-Unis.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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