D'autres dangers résident dans d'éventuelles tentatives pour contourner l'interdiction et le besoin pour les professeurs de s'occuper plus du contrôle de l'application de la loi en classe que de leur mission première: l'enseignement.
«L'interdit suscitant la transgression, peu de chance qu'ils arrivent vraiment à le bannir», souligne Mme Duchateau. En outre, il existe une possibilité «que les assistants d'éducation et les profs passent leur temps à faire le gendarme au lieu de travailler».
De plus, les smartphones pourront être remplacés par «des consoles portables de plus en plus petites. Parce qu'il y a les textos, les réseaux sociaux mais il y a aussi les jeux».
Il est peu probable aussi que la loi remédie au cyber-harcèlement, poursuit-elle:
«Que les smartphones soient interdits ou pas, je pense que ça s'aggravera. En rentrant à la maison, tous les enfants ont accès à un ordinateur et peuvent se rattraper».
Le texte permet pourtant de recourir aux portables à des fins éducatives. L'interlocutrice de Sputnik, qui enseigne pour sa part la langue de Pouchkine, souligne que cet outil numérique a un «véritable intérêt pédagogique quelle que soit la matière enseignée».
«Il faut juste l'utiliser de façon raisonnable. En langue vivante, le téléphone permet le partage de documents sonores. Il permet la recherche d' informations, de vocabulaire. Ce qui favorise la prise de parole en classe. Il permet également d'entrer facilement en contact avec les correspondants russes», précise-t-elle, ajoutant que ses élèves ont pour habitude de prendre en photo le tableau lorsqu'ils n'ont pas fini de recopier ce qui a été écrit dessus.