Conformément à une loi belge sur l'accès aux lieux sensibles entrée en vigueur le 1er juin, les journalistes de nationalité belge ou résidant en Belgique et désirant de couvrir les sommets européens seront obligés de s'acheter un droit d'accès pour 50 euros par semestre. Après avoir payé, ils pourront obtenir leur accréditation ou le droit de couvrir un évènement.
Cependant, les journalistes n'ont appris cette nouvelle mesure que le 30 juillet alors que la loi sur les journalistes belges était passée sans débat en janvier 2018.
«Une nouvelle loi prévoit une rétribution de 50 euros à payer par l'employeur de chaque individu faisant l'objet d'un contrôle de sécurité par les autorités belges. Les screenings de sécurité ont une validité de six mois», lit-on dans un communiqué de presse du Conseil européen.
Cependant, l'Association générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB) a publié un communiqué en critiquant cette initiative qui fait, selon eux, entrave à la liberté d'informer:
«Elle crée une discrimination entre journalistes salariés, dont l'employeur prendrait en charge ce coût, et journalistes indépendants, chargés de payer eux-mêmes 50 euros… tous les six mois apparemment. Le principe même de devoir payer pour pouvoir être accrédité — car sans attestation de sécurité, pas de sésame — constitue en outre une entrave à la liberté d'informer. À cela s'ajoute une autre discrimination, celle entre les journalistes basés à Bruxelles, c'est-à-dire la plupart des correspondants qui suivent les affaires européennes au jour le jour, et leurs confrères qui viendraient ponctuellement à Bruxelles couvrir les sommets, et qui seraient dispensés de rétribution puisque contrôlés dans leur pays d'origine», a dénoncé l'AGJPB.
Il s'agit d'une modification de la loi de 1998 portant sur «la classification et les habilitations de sécurité». Le texte en question cible chaque personne ayant besoin d'obtenir une attestation officielle basée sur des informations traitées par les services de renseignement et de sécurité dans le but d'accéder à des lieux sensibles ou à des données confidentielles.