Il y a exactement 75 ans, le 1er août 1943, a eu lieu le dernier combat de la pilote soviétique Lidia Litviak. Son chasseur avait été abattu par un Messerschmitt. Quel était le destin de la pilote soviétique et quelles légendes l'entouraient?
Deux à la fois
En automne, la pilote a été mutée au 437e régiment de chasse de la 8e armée de l'air sur le front Sud-Est. Elle a combattu les Allemands dans le ciel de Stalingrad. Lors de son deuxième vol déjà Lidia Litviak a abattu deux avions ennemis. Elle a d'abord éliminé un bombardier Ju-88, puis a aidé sa sœur d'armes, restée sans munitions, à achever un chasseur Me-109.
En mars 1943, dans un autre combat aérien la pilote a été blessée, mais elle a réussi à revenir jusqu'à l'aérodrome avec son appareil considérablement endommagé par les balles. Après les soins elle a eu droit à un mois de congés. Lidia est partie chez elle, à Moscou, pour rendre visite à sa mère et à son frère. Elle est revenue sur le front après avoir passé seulement une semaine dans la capitale.
Début mai, ne s'étant pas encore complètement remise, Lidia a décollé pour accompagner un groupe de bombardiers. Dans un combat contre des Me elle a abattu un chasseur avant de détruire un aérostat, qui servait de correcteur aux tirs d'artillerie. Ces victoires ont valu à Litviak l'ordre du Drapeau rouge.
Un rêve d'enfant
Lidia Litviak était passionnée par l'aviation depuis son enfance. Elle est arrivée dans un club aérien à l'âge de 14 ans, en 1935. A cette époque, des clubs d'aviation s'ouvraient partout en Union soviétique: la jeunesse était attirée par le ciel, la profession de pilote était très prestigieuse.
Depuis le milieu des années 1930, les aéroclubs étaient supervisés par une commission de l'armée de l'air, et les effectifs de pilotes de l'armée de l'air étaient formés uniquement à partir d'aspirants ayant suivi une formation dans ces établissements. Diplômée de l'école d'aviation de Kherson, Lidia est devenue pilote-instructeur. En quelques années elle a préparé plus de 40 pilotes.
Avec le début de la Grande Guerre patriotique elle s'est engagée comme volontaire dans l'Armée rouge. En octobre 1941, à cause d'un manque de pilotes militaires et d'importantes pertes dans les airs, Staline a ordonné de former des unités aériennes féminines. Conformément à l'ordre 0099 sur le recours aux cadres féminins, l'armée de l'air soviétique a créé trois régiments aériens: de chasse, nocturne et de bombardiers proches.
Le dernier combat
Lidia Litviak a péri dans un combat aérien près de la ligne défensive des forces allemandes sur le fleuve Mious dans la région de Lougansk. Des combats acharnés perduraient ici depuis décembre 1941. Les forces soviétiques ont réussi à percer la défense ennemie seulement en août 1943.
D'après le Héros de l'Union soviétique Ivan Borissenko, avec lequel Lidia a souvent travaillé en équipe, huit Yak-1 ont décollé pour une mission le 1er août 1943. «Au-dessus du territoire ennemi nous avons vu un groupe de bombardiers se dirigeant vers la ligne du front. Nous les avons immédiatement attaqués. Mais pendant le combat des Me se sont élancés vers nos deux chasseurs. Le combat avait lieu derrière les nuages. Un Yak a été touché et a commencé à chuter. En atterrissant sur l'aérodrome nous avons appris que Litviak n'était pas revenue de mission. Nous avons été très touchés par cette perte. Elle était une excellente pilote et personne. Après la libération de cette région nous avons essayé de retrouver le lieu de sa mort, mais en vain», se souvient Ivan Borissenko.
La pilote était portée disparue. Il y avait de nombreuses légendes à son sujet. Un camarade l'aurait vue faire atterrir le Yak endommagé et se faire emprisonner. Et après la guerre elle aurait été libérée par les forces américaines et aurait passé toute sa vie en Suisse.
Seulement en 1979 des groupes de recherche ont retrouvé les ossements de Lidia Litviak. Elle a été enterrée dans le village de Dmitrovka dans la région de Donetsk dans une fosse commune. En 1990, à la demande de ses anciens camarades la lieutenante Lidia Litviak a reçu le titre de Héros de l'Union soviétique à titre posthume pour le courage et l'héroïsme dans les affrontements contre les occupants fascistes.
En hommage à la pilote légendaire une plaque commémorative a été installée sur la maison 14/19 rue Novoslobodskaïa à Moscou, où elle vivait avant la guerre.