Al Jazeera pointe du doigt l’impunité de l’extrême droite ukrainienne

© Sputnik . Grigori Vassilenko / Accéder à la base multimédiaUne marche aux flambeaux des nationalistes ukrainiens
Une marche aux flambeaux des nationalistes ukrainiens - Sputnik Afrique
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Les nationalistes radicaux ukrainiens bénéficient d’un statut particulier à Kiev: leurs crimes, aussi graves qu’ils soient, ne sont pratiquement pas poursuivis, selon Al Jazeera.

Tous les crimes et exactions perpétrés par l'extrême droite ukrainienne restent pratiquement impunis par le pouvoir de Piotr Porochenko, qui ne voudrait pas se la mettre à dos en prévision de l'élection présidentielle de l'année prochaine et qui trouve intérêt à ce qu'elle mène «une croisade» contre la Russie, signale un journaliste d'Al Jazeera.

Un des plus récents exemples en date remonte au 17 juin, lorsque 150 nationalistes ont bloqué une rue dans le centre de la capitale ukrainienne pour empêcher une marche en faveur des droits des LGBT. Un affrontement court mais violent avec les forces de l'ordre a eu pour résultat 5 policiers blessés et 56 nationalistes interpellés. Cependant, quelques heures plus tard, ces derniers ont été relâchés.

Bien que le parti Svoboda, le plus vieux parti nationaliste radical en Ukraine, ne possède que 6 sièges sur 450 au parlement ukrainien, les groupes chauvins, néonazis et d'extrême droite ukrainiens sont devenus «une force politique spectaculaire et redoutable» dans un pays qui avait perdu plus d'un cinquième de sa population pendant la Seconde guerre mondiale, écrit le journaliste d'Al Jazeera.

«Les nazis allemands et leurs alliés avaient commis ici de nombreuses atrocités et avaient collaboré avec les nationalistes ukrainiens qui faisaient feu de tout bois pour s'affranchir de la domination de la Russie communiste. Certains hommes politiques de l'époque post-soviétique ont érigé ces nationalistes en héros, ont baptisé des rues et des places en leur honneur, minimisant leurs violences et leur idéologie fasciste», détaille le journaliste.

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Il rappelle que certains hommes politiques ukrainiens pro-occidentaux, notamment l'ex-Président Viktor Iouchtchenko, ont fait appel au nationalisme pour aider l'Ukraine à «sortir de l'orbite de Moscou» et se rapprocher de l'adhésion «convoitée» de l'UE et de l'OTAN. Cependant des «groupes plus récents, plus radicaux et plus arrogants» ont porté le nationalisme à un niveau nouveau, s'étant transformés en «un obstacle au rapprochement entre l'Ukraine et l'Occident».

Ces derniers mois, les radicaux d'extrême droite ont attaqué des meetings de féministes et des expositions d'art, des participants aux conférences sur l'histoire de l'holocauste, des défenseurs des droits de l'Homme et des hommes politiques. Fin juin, des nationalistes radicaux ont agressé des Roms près de Lvov, tuant l'un d'entre eux et en blessant quatre autres.

Les gouvernements occidentaux et les organisations de défense des droits de l'Homme ont condamné les autorités ukrainiennes pour leur tolérance envers les criminels et les actions violentes des nationalistes.

«Les dirigeants ukrainiens ne peuvent pas garantir l'impunité aux tueurs et nervis et, en même temps, chercher l'aide politique et économique des pays occidentaux. En informer Kiev ne présentera pas de difficultés pour les partenaires internationaux de l'Ukraine», a confié à Al Jazeera Tanya Cooper, inspectrice de Human Rights Watch pour l'Ukraine.

Selon certains experts d'Al Jazeera, cette attitude du gouvernement de Piotr Porochenko envers l'extrême droite s'explique par la volonté de ne pas se mettre les nationalistes à dos en prévision de l'élection présidentielle de l'année prochaine. Une autre raison est le «croisade» qu'ils mènent contre la Russie.

«L'extrême droite est parvenue à se légitimer aux yeux du public qui la considère comme défenseur de l'Ukraine », signale un expert d'Al Jazeera, ajoutant que sa popularité aide faiblement l'extrême droite pendant les élections.

Selon des sondages, en février dernier, seuls 5,8% des Ukrainiens avaient l'intention de voter pour le parti Svoboda, écrit Al Jazeera en conclusion.

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