Le chef de la diplomatie Boris Johnson et le ministre chargé du Brexit, David Davis, démissionnaient tous deux début juillet afin de signifier à Theresa May leur opposition à son projet de sortie de l'Union européenne. Le retrait de ces deux hommes politiques majeurs risque ainsi d'affaiblir davantage la position de la Première ministre britannique et de l'avenir à court terme du Brexit.
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Yves Pozzo di Borgo, ancien sénateur et président de l'Institut Lecanuet note une inquiétude chez les Européens, se faisant l'écho des rapports de la commission des Affaires étrangères du Sénat:
«Actuellement rien ne bouge, il n'y a pas de deal et il ne peut pas y avoir de deal si tout n'est pas fait. Il y a beaucoup de difficultés sur l'Irlande, la situation des Européennes en Angleterre, sur le compromis financier, sur tous les échanges» « c'est un peu la pagaille du côté des Anglais»
«Seuls 29% des Britanniques sont contents de la manière dont Theresa May gère le Brexit. S'il devait y avoir un vote, il serait de toute façon quasiment le même que celui du 23 juin 2016, une petite majorité […] Theresa May a cristallisé les oppositions politiques au sein de son parti, elle est notamment affaiblie entre les hard-brexiters et les soft-brexiters […] l'Union européenne estime que la position de Mme May équivaut à un marché unique à la carte, une configuration dans la quelles les Britanniques prennent tous les avantages sans aucune des contraintes d'appartenance à l'Union européenne».
Suite à la démission de Boris Johnson, héraut du Leave, qu'en est-il justement des mouvements politiques qui ont encouragé le Brexit? Guillaume Bernard, maître de conférences à l'Institut Catholique en Histoire des institutions et des idées politiques, considère que le contexte actuel pourrait être favorable notamment à l'UKIP:
«Pour l'instant, les forces politiques comme le UKIP qui avait favorisé évidemment le Leave, le Brexit, avaient quasiment disparu de la scène politique. À partir du moment où ils avaient obtenu leur raison d'existence, évidemment ils avaient été dissous dans la vie politique. Or-là, ils sont en train de réapparaitre. À partir du moment où plus le temps passe, et moins la décision adoubée par le vote populaire est reportée aux calendes grecques, plus les dissensions politiques peuvent réapparaitre.»