Tout en remettant en doute la politique migratoire de l'Union européenne et se prononçant en faveur d'une politique d'ouverture envers la Russie, le nouveau gouvernement italien ne manque de s'attirer des critiques, a déclaré à Sputnik le vice-ministre italien des Affaires étrangères Ricardo Merlo.
«Notre gouvernement est post-idéologique et eurosceptique, mais nous tenons à rester au sein de l'Union européenne et à conserver l'euro. […] Nous souhaitons faire partie de l'Europe et de la zone euro, mais nous voulons des changements, constatant que certaines mesures politiques de l'UE ne profitent finalement qu'aux banques et qu'aux bureaucrates européens. Il nous faut une UE qui soit plus proche des gens», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de se féliciter du fait que le gouvernement de Giuseppe Conte avait réussi à faire inscrire le thème de l'immigration à l'ordre du jour européen.
«Les immigrés débarquent en Italie ou en Espagne pour constituer, dirait-on, un problème pour le pays d'accueil. Mais nous affirmons qu'ils arrivent sur le territoire de l'Union européenne. Au lieu de dépenser cinq milliards d'euros pour nourrir les immigrés, nous proposons d'investir dans l'Afrique pour qu'elle se développe. C'est là la solution. […] Il faut un "plan Marshall" pour l'Afrique», a souligné M.Merlo.
Par ailleurs, le vice-ministre a plaidé la cause du gouvernement de Giuseppe Conte, souvent critiqué pour son manque d'idéologie et la présence de certaines personnalités contestées, dont le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini à qui on reproche une certaine xénophobie et le ministre de la Famille, Lorenzo Fontana, «catholique rigoriste».
«C'est un gouvernement post-idéologique où il y a autant d'éléments de gauche que du centre et de droite. Il a une politique d'allocations sociales générales pour les chômeurs parce qu'on compte aujourd'hui six millions de pauvres en Italie. Par ailleurs, il propose de baisser les impôts pour les PME», a relevé le diplomate.
M.Merlo a prôné la conclusion d'un accord commercial entre l'UE et le MERCOSUR, ainsi que le rapprochement avec des puissances telles que la Chine et la Russie.
«Nous souhaitons ouvrir des marchés. La Russie et la Chine sont des marchés fantastiques pour nos marchandises», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Issu des élections législatives de mars dernier, le nouveau gouvernement italien de Giuseppe Conte s'est constitué sur la base du parti de la Ligue et du Mouvement Cinq Étoiles (M5S) anti-système.