Trois ans plus tard, une étude consacrée à "l'état du réseau routier national non concédé" se penche sur "la politique d'entretien de ce réseau", soit 12.000 km d'autoroutes et de routes nationales gérées par l'État. Le rapport est « accablant », comme le titrait le 21 juillet dernier le Journal du Dimanche (JDD) qui a pu consulter cet audit réalisé à la demande du ministère des Transports
« Le réseau routier se dégrade et on est passé à la septième place du niveau européen […] On a une sécurité routière qui brille par son incompétence à faire un bon boulot », déplore Pierre Chassenay:
Menée entre octobre 2017 et février 2018, l'étude montre que 17% du réseau présente aujourd'hui « un état de dégradation plus ou moins important », et 7% des autres infrastructures (ponts, tunnels) nécessitent des travaux de rénovation.
« Sur ce coup là, il faut saluer Élisabeth Borne […]. Elle commande une enquête qu'elle fait fuiter dans la presse, et derrière elle sait qu'elle va être dans l'obligation d'agir… C'est courageux un ministre qui dit que l'État n'a pas fait son boulot»
« Je m'en réfère à une étude parlementaire de 1995 qui annonce que 47% des accidents impliquent un mauvais état et entretien de la route. Quasiment un sur deux […]. Il n'existe aucune autre étude qui met en avant le lien entre accident de la route et infrastructures routières », explique Pierre Chassenay.
L'opération "J'ai mal à ma route", devenue par la suite une application, a permis que des préfectures « en tant que garant[e]s de la sécurité routière et départementale », puissent agir sur le terrain et « corriger le tir », à l'exception de certaines, selon Pierre Chassenay.
« Une majorité de préfectures bossent positivement avec notre application […] Mais on a encore certaines préfectures qui jugent qu'[elles] n'ont pas besoin de nous. Mais quand on creuse un peu, on s'aperçoit que ce sont des partisans du ‘80', et d'un discours officiel complètement lisse »
Actuellement en cours d'arbitrage, la loi d'orientation des mobilités devrait être présentée en Conseil des ministres à la rentrée.