De Cuba à l'Irak: pourquoi les Présidents US ne font pas confiance aux services secrets

© REUTERS / Kevin LamarqueDonald Trump
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Aux USA, les médias accusent Trump de ne pas croire ses propres services secrets dans l'affaire de la prétendue «ingérence» de la Russie dans l'élection présidentielle. Le locataire de la Maison entretient des relations compliquées et même hostiles avec les services de renseignement. Qu'en était-il de ses prédécesseurs?

Le regard de Trump sur les renseignements pourrait sembler conspirationniste, écrit jeudi le site d'information Gazeta.ru. Pourtant, ce n'est pas le premier Président des États-Unis à connaître des relations conflictuelles avec les services américains sur différentes questions.

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John Kennedy en faisait partie. Ses relations avec le principal service de renseignement du pays, la CIA, n'étaient pas de toute confiance. Quand l'opération préparée par l'agence pour envahir Cuba — le «débarquement de la baie des Cochons» — a échoué, Kennedy, désappointé, avait renvoyé le directeur de la CIA Allen Dulles. Il s'est avéré par la suite que ce dernier avait induit en erreur le Président au sujet de Cuba.

Le Président Richard Nixon, connu pour son fort caractère, était également entré en conflit avec le directeur de la CIA Richard Helms. Blâmant ce service pour ses échecs évidents et prétendus, il qualifiait souvent les agents de «clowns de Langley». Nixon était particulièrement en colère depuis le refus de l'agence de le couvrir dans le contexte du scandale du Watergate.

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Bill Clinton n'a pas non plus réussi à établir de bonnes relations avec le directeur de la CIA James Woolsey. Ce dernier, néoconservateur convaincu, s'est mis à évoquer après son départ à la retraite l'existence d'un lien entre le régime de Saddam Hussein et l'organisation terroriste Al-Qaïda.

Le successeur de Clinton, George W. Bush, a été plus sensible aux théories des néoconservateurs, mais n'a pas écouté les avertissements des services secrets. Il aurait ignoré un dossier des renseignements daté d'août 2001 avertissant que Ben Laden avait l'intention d'organiser une attaque aux USA, à un mois de l'attentat de New York et de Washington.

Un an plus tard, la CIA a commis sa principale erreur en annonçant que l'Irak possédait des armes de destruction massive. Ce rapport avait été rédigé par les experts de la CIA à partir d'informations recueillies auprès de sources en Irak.

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En réalité, les services secrets ne disposaient pas d'informations réelles — ce qui n'avait pas empêché Colin Powell de brandir à l'Onu une fiole pour «prouver» la présence d'armes de destruction massive en Irak.

Le rapport en question avait infligé un immense préjudice à la réputation des renseignements américains, et ils ont encore du mal à s'en remettre. «Je pense que les renseignements, et surtout la CIA, ont perdu une certaine autorité et le soutien d'une partie de l'élite politique après la guerre en Irak, à cause de leurs mauvais pronostics», déclare Mathew Burrows, analyste d'Antlantic Council qui a travaillé à la CIA.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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