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Les économistes ne mangent pas tous des enfants! Rendez-vous chaque semaine avec Jacques Sapir, Clément Ollivier et leurs invités pour égrener les sujets de fond qui se cachent derrière le tumulte de l’actualité.

Crise de l’UE: une page se tourne?

Jacques Sapir
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Le dernier sommet européen a mis en lumière des divisions jusqu’ici larvées entre États membres. Le fonctionnement actuel de l’Union vit-il ses dernières heures? Georges Estievenart, ancien haut fonctionnaire européen, et Jacques Nikonoff, fondateur du Parti de la démondialisation, sont les invités des Chroniques de Jacques Sapir.

À Bruxelles, début de la fin ou début de quelque chose de nouveau? Immigration, économie, emploi ou encore défense, le Conseil européen des 28 et 29 juin derniers a vu s'affronter des visions divergentes voire incompatibles. Une crise entre les 28 qui s'invite même dans la politique intérieure allemande avec la question de l'accueil des migrants, fragilisant la coalition d'Angela Merkel. L'UE pourra-t-elle continuer de fonctionner à l'unanimité ou devra-t-elle se rabattre vers des coopérations bilatérales entre pays? La stratégie du nouveau gouvernement populiste italien consiste-t-elle à affaiblir les institutions européennes afin d'être en position de force pour négocier?

Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent Jacques Nikonoff, cofondateur et ancien président d'Attac, fondateur du Parti de la démondialisation (Pardem), et Georges Estievenart, ancien haut fonctionnaire européen et responsable du programme Europe de l'IPSE.

Georges Estievenart rappelle l' "ironie du sort" de ce Conseil européen: «Ce sommet, c'était censé être le point de rencontre pour la refondation de l'Europe voulue par Emmanuel Macron. Un cadre a quand même été esquissé et a fini par faire consensus entre les États membres, donc ce n'est pas tout à fait un échec, mais ce n'est qu'un cadre, et maintenant il va falloir le remplir, ce qui va être très difficile dans les mois qui viennent.»

Pour Jacques Nikonoff, ce sommet marque le retour du politique, notamment sur la question migratoire: «Il me semble que chaque pays a le droit de débattre et de décider lui-même qui entre ou pas sur son territoire, c'est un attribut de la souveraineté. J'ai de nombreux désaccords avec Monsieur Orban, qui explique qu'il veut que la Hongrie reste un pays chrétien. Mais c'est le problème des Hongrois, c'est à eux de décider.»

Selon Jacques Sapir, l'une des implications de ce retour du politique, «ça doit être de favoriser des accords à deux, trois, quatre pays, plutôt que des accords avec l'ensemble des pays de l'Union européenne. Quand vont arriver les problèmes bancaires extrêmement importants vers lesquels on se dirige pour cet automne, on va être face à des questions qui ne pourront être résolues que dans un cadre de relations d'État à État. Je pense que c'est la fin de la gouvernance par les traités, même si le titre d'Union européenne va subsister.»

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