Il y a encore beaucoup de travail, du renforcement des positions militaires syriennes aux abords de la frontière, aux négociations avec des radicaux prêts à collaborer avec Damas, a estimé un représentant du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie.
Des officiers russes du Centre mènent des discussions avec le groupe Chabab al-Sunnah sur des transferts de matériels militaires des combattants vers les forces gouvernementales syriennes. Ces radicaux, qui contrôlent la ville de Bosra à 15 kilomètres de la frontière et ses environs, ont indiqué être prêts à lutter contre d'autres groupes terroristes, à se réconcilier avec les militaires syriens et à transmettre à Damas les territoires qu'ils contrôlent encore.
Cela étant, le dialogue n'est à l'heure actuelle maintenu qu'avec des petits groupes tels que Chabab al-Sunnah. Il n'y a aucune négociations avec les terroristes du Front al-Nosra* ou de Daech*, dont les troupes sont pour l'instant bloquées dans un triangle entre Israël, la Jordanie et la Syrie.
«Nous avons suffisamment de forces militaires sur le terrain. Nous sommes prêts à continuer d'avancer quand nous en recevrons l'ordre», a annoncé à Sputnik un mitrailleur syrien.
«Je pense que les jours des terroristes dans le sud de la Syrie sont comptés. Quand Sayda sera prise, Bosra capitulera, l'armée atteindra alors le poste de contrôle de Nassib. Nous rejoindrons alors les terroristes et les couperons de la frontière. Sans approvisionnement, ils ne tiendront pas très longtemps», a souligné un officier syrien.
Lors de son déplacement aux côté d'officiers russes et de militaires syriens sur les territoires contrôlés par les radicaux, le journaliste de Sputnik a pu notamment rencontrer une famille de réfugiés provenant de la ville syrienne de Saidah. Une femme lui a raconté qu'ils avaient fui la ville car des terroristes voulaient forcer son mari à combattre dans leurs rangs contre l'armée gouvernementale et la menaçaient de prendre sa fille de force comme épouse.
«Nous sommes des réfugiés de Saidah. J'ai fui avec ma famille. Nous n'avons nulle part où aller et notre voiture est en panne», a déclaré le chef de famille à Sputnik.
Auparavant, les troupes gouvernementales syriennes avaient atteint la frontière avec la Jordanie dans le gouvernorat de Deraa et repris le contrôle d'un tronçon de près de six kilomètres de long. L'armée syrienne a repris le contrôle de la route reliant Damas à Amman jusqu'au point de passage frontalier Nassib, a annoncé samedi à Sputnik une source militaire.
*Organisation terroriste interdite en Russie