La sonde spatiale Venera-9 qui a été lancée par l'Union soviétique vers Vénus, mais qui n'est jamais arrivée à destination, finira sa course sur Terre au cours de ces prochaines années.
Le 27 mars 1972, la sonde Venera 8 est partie vers Vénus. Trois jours plus tard, le 31 mars, l'URSS s'apprêtait à lancer sa «jumelle», mais l'accélérateur étant tombé en panne, la sonde est restée sur une orbite elliptique, tournant autour de la Terre.
Et voici que la sonde Cosmos-482 nous revient. Elle retombera sur Terre dans les quatre à sept prochaines années, a annoncé à Sputnik Pavel Choubine, astronome, historien de la conquête de l'espace et auteur d'un livre sur les missions soviétiques vers Vénus. Il a précisé qu'au cours des 50 années écoulées, la sonde avait perdu quelque 7.400 km d'altitude.
«Or, plus la sonde se rapproche de la Terre, plus sa période de révolution diminue, ce qui fait qu'elle entre de plus en plus souvent dans l'atmosphère», a-t-il noté, ajoutant que les analyses de différentes données permettaient de conclure que la réduction de l'altitude de l'orbite irait toujours plus vite.
Ainsi, toujours selon Pavel Choubine, la sonde retombera sur Terre vers 2023-2025. Elle pourrait peser à cet instant quelque 500 kilos.
«Le module de descente de la sonde est très solide, l'un des plus solides jamais lancés dans l'espace», a-t-il fait remarquer.
Pavel Choubine a mis en relief l'avantage que le monde scientifique aurait à retrouver le module.
«Outre l'intérêt historique et archéologique, il présente également un grand intérêt scientifique. Jamais une sonde n'est rentrée sur Terre après avoir passé 50 ans dans l'espace. Il serait très intéressant de constater l'impact d'un vol aussi prolongé sur les matériaux», a-t-il souligné.
Vénus reste depuis longtemps dans «le collimateur» des scientifiques. Le premier appareil à y avoir été dirigé a été Venera-1, le 12 février 1961. Il y a eu par la suite d'autres missions Venera et les sondes soviétiques Vega, les Mariner, Pioneer Venus et Magellan américains, la mission européenne Venus Express et la sonde japonaise Akatsuki. Toutefois, les conditions à la surface de la planète sont telles qu'aucun appareil n'a pu y fonctionner plus de deux heures.
Selon certains modèles d'évolution de Vénus, cette planète, la plus chaude du Système solaire, avait autrefois un climat propice à la vie et de l'eau liquide. Cette période favorable à l'apparition de la vie a duré au moins deux milliards d'années, soit «beaucoup plus que sur Mars», avait précédemment déclaré Sanjay Limaye, de l'université du Wisconsin à Madison.