Depuis 36 ans, il suit les Bleus partout où ils jouent. Interrogé par Sputnik, Clément d'Antibes, ce supporter le plus fidèle des Bleus, fait part de son avis sur le parcours de son équipe favorie, ainsi que de ses dernières impressions sur les villes russes et le peuple russe.
Les Bleus et l'art de les soutenir à la Clément
«Je pense qu'on a commencé petitement les trois premiers matchs, qu'on s'est réveillé contre l'Argentine», constate-t-il. «Il faut à tout prix montrer une image un peu plus ambitieuse de l'équipe de France. C'est ce qu'on a fait parce qu'on bat l'Argentine de manière assez brillante quand même parce qu'on est mené de un à un, on égalise, puis on gagne finalement par 4 à 3, mais petit point d'interrogation parce qu'on prend trois buts quand même.»
Lui, il ne monte pas dans les tribunes les mains vides. Clément d'Antibes est d'ailleurs célèbre pour ses coqs, censés porter chance à l'équipe de France. En France, c'est son fidèle compagnon Balthazar, mais il n'est pas le seul.
«J'ai un coq qui est en France et lui, c'est un vrai Balthazar français. Mais Balthazar, il a des cousins de partout. Ce qui est bon avec le football, c'est qu'il n'y a pas de frontières, aussi bien il n'y a pas de frontières pour les gens de couleurs différentes: que ce soit Black, Blanc, Chinois ou quoi que ce soit. Il n'y a pas de frontières dans la religion pour moi, parce qu'il y a une communion entre tous les supporters, le football. Et pour eux, c'est pareil. Le coq de France ou de Russie, c'est pareil, ce sont des cousins éloignés, c'est ça qui est magnifique!», explique-t-il à Sputnik.
À Ekaterinbourg, Clément a reçu le coq en cadeau d'une jeune amie russe, Katia, et l'a appelé Baltarussia. Ce avant d'en recevoir un autre à Nijni Novgorod, la télévision locale le lui a offert et pas sans résultat, il s'avère que la France vient de se qualifier pour les demi-finales.
Ce que Clément apprécie dans les Russes et leur pays
Il a été fasciné par «la beauté des lieux, la gentillesse des gens, des Russes, que ce soit les jeunes, les anciens ou les vieux, la gentillesse exceptionnelle — serviables, toujours disponibles — c'est ça qui est encore plus beau que le site», souligne-t-il, pour qui la détermination à aider de la part des Russes est précieuse, car il ne parle ni russe, ni anglais, uniquement français. «J'étais très bien accueilli, bien reçu», ajoute-t-il.
Séjour riche en aventures
«Je parle aucune langue à part le français et des fois je suis gêné, j'ai des problèmes pour prendre le métro, pour demander le taxi», avoue-t-il. Il se rappelle que lors de sa visite à Saint-Pétersbourg, une «petite mamie» l'a aidé à se débrouiller:
«Elle m'a accompagné, elle est montée dans le taxi, elle a dit au taxi qu'il fallait que Clément aille à tel endroit, je suis arrivé, je veux payer le taxi mais le gars, il me dit: "non, c'est la dame, elle a payé" […]. On peut demander n'importe quoi, les gens ici, ils renseignent, ils sont vraiment d'une gentillesse exceptionnelle», s'étonne le supporter.
Une Russie stéréotypée vs en vrai
Avant de venir en Russie, Clément a certes entendu parler du «hooliganisme» régnant prétendument en Russie. Il explique qu'initialement «on parlait du hooliganisme parce qu'il y a eu des problèmes à Marseille entre les supporters anglais et les supporters russes mais des problèmes comme ça, il y en a aussi bien quand des supporters de Paris, quand des supporters de Marseille — en France il y a Lyon contre Saint-Etienne — il y a des problèmes». Pourtant, depuis qu'il a débarqué le 13 juin à Moscou, il affirme n'avoir «pas eu le moindre problème».
«La sécurité, on voit que c'est très sécurisé donc c'est sécurisant aussi parce qu'on se dit que le risque d'attentat ou quoi que ce soit, une agressivité, pratiquement c'est risque zéro. C'est ça qui est rassurant, c'est quand on gagne un stade sans avoir derrière la tête le souci, l'appréhension qu'il y a d'autres problèmes.»
«Huit Coupes du Monde depuis 1982 mais j'ai vu chaque fois qu'il n'y avait pas beaucoup de Français. Parce qu'en France il n'y a pas le culte de la Coupe du Monde. Il y a les Hollandais ou les Suisses ou les Allemands — c'est des hordes des supporters, c'est des nuées des supporters. On l'a vu contre le Pérou: le stade était rouge alors que nous les Français, on était quoi? Neuf cents, huit cents? On l'a vu contre l'Argentine: le stade Arena à Kazan, il était pour l'Argentine alors qu'on voyait à peu près un Français par-ci par-là. [Les Français, il n'y en a] pas beaucoup, pas beaucoup», conclut-il.