Un très grand nombre de pillages de tombes de fonctionnaires a été perpétré sur des territoires contrôlés par les terroristes dans les provinces d'Idlib et d'Alep, a indiqué Zaher Hajo à Sputnik.
«Tous les jours, nous recevons des plaintes de la population au nord de la Syrie. Les gens nous disent avoir découvert la tombe pillée d'un fonctionnaire ou d'une personne respectée. Souvent, le corps n'y est plus. La raison principale de tels crimes est la vengeance: on se venge du gouvernement syrien sur la dépouille du serviteur du pouvoir syrien. Parfois, c'est la cupidité, les corps étant ensuite vendus au marché noir», raconte l'interlocuteur de l'agence.
Des parents font souvent appel à des médecins légistes pour qu'ils constatent des profanations de tombes ou des vols de dépouilles.
«Un jour, nous avons reçu une plainte concernant la profanation de la tombe d'un homme politique respecté dans la province d'Alep. Il avait la réputation d'être une personne très honnête et hautement morale. Il est mort il y a à peu près six ans. Plus tard, la région où il avait été enterré a été occupée par les terroristes et quand l'armée l'a libérée, ses parents ont découvert que la tombe avait été pillée et renfermait désormais les restes de deux personnes», se souvient M. Hajo.
Selon ce dernier, l'expertise a établi qu'il s'agissait du corps profané de l'homme en question mais aussi des restes d'un jeune homme de 19 ans.
Les Syriens sont sous le choc de ces pillages de tombes qui ne respectent pas le repos des morts, cependant les terroristes du Front al-Nosra*, de Daech* et d'autres groupes extrémistes de la région ont eu recourt à cette pratique dès le début de la guerre en Syrie. Ils détruisaient même des cimetières entiers au bulldozer avant d'y entasser leurs victimes dans des fosses communes. Aujourd'hui on découvre régulièrement ces charniers dans les zones libérées à travers le pays.
*Organisation terroriste interdite en Russie