Nul n'ignore que Donald Trump prône une autre position des États-Unis dans les affaires mondiales, a rappelé à Sputnik Germano Dottori, commentant la révision par Washington du coût du déploiement de ses troupes en Allemagne et l'inquiétude des alliés de l'Otan à ce sujet.
«Il [Trump, ndlr] n'est pas un Président agressif, du moins envers la Russie. Il compte plus sur la puissance économique de l'Amérique que sur la poursuite de la présence militaire des États-Unis», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'admettre que cela pouvait évidemment préoccuper ceux au sein de l'Otan qui considéraient toujours la sécurité internationale du point de vue de l'époque de la guerre froide.
«Cette époque est déjà révolue. […] C'est à cette époque justement que le processus d'intégration européenne avait commencé, alors que les États-Unis étaient pour les Européens un leader fort et incontestable. Maintenant, cela est fini, et une lutte pour le leadership a éclaté en Europe», a poursuivi le politologue.
Selon ce dernier, il n'est pas à exclure que la fragmentation de l'Europe et de l'Otan démarre sous peu.
«Selon Trump, l'Amérique doit passer au "régime de commande à distance" et renoncer à l'élargissement de sa présence, ce qui serait plus rentable sur le plan de l'efficacité des dépenses. La Maison-Blanche a également adopté cette même approche à l'égard de la Corée du Nord», a expliqué M.Dottori.
Et de supposer que le Pentagone ferait évidemment tout pour retenir le Président.
«Je pense qu'insistant sur le financement insuffisant inéquitable de l'Otan par les alliés européens, […] Trump fait tout simplement comprendre que l'Allemagne n'est plus un allié fort du temps de la guerre froide, mais un concurrent et peut-être même un rival potentiel», a poursuivi l'universitaire.
Selon ce dernier, un accord global avec la Russie est une pierre stratégique angulaire du plan de Donald Trump pour la future situation des États-Unis dans le monde.
«Il convient de retenir les essentiels concurrents et ennemis — la Chine et l'Allemagne. Entre la Chine et l'Allemagne est la Russie. La Russie a une importance stratégique pour Trump, et il n'y a rien qui puisse modifier cette attitude», conclut l'interlocuteur de Sputnik.