Après l’arrêté anti-burkini, Cannes s’attaque à la chicha

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Кальян - Sputnik Afrique
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Le 22 juin 2018, David Lisnard, maire de Cannes, a présenté la nouvelle brigade de police dédiée aux plages. Cette dernière sera notamment chargée de faire appliquer un arrêté interdisant la consommation des narguilés dans l’espace public. La mairie justifie sa décision par «l’incivisme» des utilisateurs.

À Cannes, la consommation de chicha sur les plages part en fumée!

Une femme en burkini - Sputnik Afrique
Des centaines de manifestants contre le port du burkini dans le midi de la France
Le 28 juillet 2016, la mairie de Cannes décidait d'interdire le port du burkini sur les plages de la ville. Le début d'une vaste controverse qui a fait parler jusque dans les colonnes du célèbre New York Times. Aujourd'hui, ce sont les utilisateurs de chicha qui sont dans le viseur du maire de Cannes, David Lisnard. S'il est peu probable que l'affaire termine entre les mains des sages du Conseil d'État, qui avait cassé l'arrêté anti-burkini le 26 août 2016, la cité du cinéma fait encore la Une des quotidiens locaux.

Publication et démenti

Sans aller jusqu'à parler d'arrêté sulfureux, le texte a provoqué une polémique. Dans son édition du 25 juin et dans un premier temps, Nice-Matin parlait d'une véritable «brigade anti-chicha». Alertée par cette publication, la mairie a vivement démenti et poussé le quotidien azuréen à modifier son article.

​Sputnik a pu se procurer l'arrêté en question. Ce dernier, en vigueur jusqu'au 30 septembre 2018, interdit la consommation de narguilés autour des établissements scolaires, «dans l'enceinte et aux abords de tous les jardins et parcs publics, des marchés, des équipements sportifs, culturels et socio-éducatifs de la commune.» Elle sera également prohibée sur les plages, les promenades piétonnes les surplombant et dans les parkings. Plusieurs artères de la ville particulièrement fréquentées sont également concernées. La brigade des plages est rentrée en fonction le 1er juillet. Ces agents seront «en tenue décontractée et armés», selon la mairie. Ils patrouilleront jusqu'au 31 août 2018.

Lutte contre «l'incivisme»

Joint par Sputnik, la mairie a expliqué les raisons de sa décision. Elle assure ne pas avoir pour but «de porter atteinte à la liberté».

«Nous avons eu beaucoup de problèmes d'incivisme. Plusieurs utilisateurs qui consommaient leurs chichas sur les plages laissaient les cendres sur place. C'est très dangereux pour les enfants. Sans parler de la nocivité de la fumée, nous a confirmé le service de presse de l'édile. À partir du moment où les gens ne sont pas corrects, il est nécessaire d'agir», a-t-il poursuivi.

Sur Twitter, la décision de la mairie a fait réagir. Certains l'ont déplorée, un internaute dénonçant même une mesure «raciste».

​La municipalité s'est tout de même voulue rassurante pour les aficionados de la chicha. Elle a précisé que «la consommation des narguilés est possible dans des espaces privés (bars à chicha ou sur la terrasse de certains établissements de plages, notamment) et que cet arrêté est limité dans le temps (mai à septembre) et dans l'espace (lieux très fréquentés).»

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