Le gouvernement chypriote a déclaré qu'Israël lui avait proposé d'aménager un port pour Gaza, mais n'a encore fourni aucune réponse. Dans une interview à Sputnik, le journaliste israélien Seth Frantzman a affirmé que cette nouvelle témoignait clairement du réchauffement des relations entre Israël, la Grèce et Chypre. En outre, il a fait remarquer que l'idée de la construction d'un port pour les marchandises destinées à la bande de Gaza était apparue parce qu'Israël avait décidé de faire participer plus pleinement Chypre aux affaires de la région.
Evoquant l'éventuelle réaction des Israéliens et des Palestiniens à cette proposition, Seth Frantzman a estimé que les premiers «estimaient l'idée absurde et les seconds n'y croyaient pas puisqu'il avait déjà été question précédemment de construire une sorte d'île à côté de Gaza».
«Nul besoin, car Israël possède déjà un port à côté de Gaza qui sert à la circulation de marchandises et de services, qui d'ailleurs pourraient passer par l'Égypte. Ce qui rend la réalisation de l'idée quasi-improbable», a-t-il indiqué.
Répondant à une question concernant la réaction du Hamas à cette initiative, il a affirmé qu'aucune proposition du genre ne serait matérialisée tant que cette organisation restera au pouvoir et que la bande de Gaza ne passera pas sous contrôle de l'Autorité palestinienne ou d'un gouvernement d'union.
«Tant que le Hamas sera au pouvoir, les marchandises et services ne pourront pas arriver à Gaza en contournant Israël parce que Tel Aviv considère le Hamas comme une organisation terroriste», a-t-il noté.
Abordant la question d'un éventuel engagement de Chypre dans le projet et l'idée selon laquelle Nicosie pourrait demander une entente sur le sujet à Israël, Seth Frantzman a estimé que la relation établie entre Chypre et Israël dans le cadre de la discussion sur Gaza constituait une étape du réchauffement des rapports observé ces dernières années entre Israël, d'une part, et Chypre et la Grèce, d'autre part. Il a rappelé notamment l'organisation d'exercices militaires conjoints.
Questionné au sujet des raisons de l'amélioration des relations entre Israël, Chypre et la Grèce, il a indiqué que les commentaires du Président turc au sujet d'Israël avaient été relativement durs ces dernières années, notamment en ce qui concerne le soutien des Palestiniens sur la question de Jérusalem.
«Les problèmes d'Israël avec la Turquie, qui avait été par le passé un proche allié, ont visiblement incité Israël, sinon les deux parties, à établir des contacts et à considérer les rapports existants du point de vue de Chypre et de la Grèce», a souligné Seth Frantzman pour conclure.
À la mi-mai, le Président turc Recep Tayyip Erdogan avait comparé les démarches d'Israël contre les Palestiniens dans la bande de Gaza aux persécutions contre les Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.