Le Kosovo n'est pas une république présidentielle, mais parlementaire, et il serait bon que les Américains appellent ses habitants à se réunir autour de quelqu'un qui aurait été élu par le parlement, a déclaré à Sputnik Behlul Beqaj, professeur à l'université de Pristina.
«Pour mener à bien les négociations, il est nécessaire de concerter tous les points au parlement», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, le seul obstacle dans la voie du consensus parmi les députés kosovars, c'est la personne même d'Hashim Thaci.
«Thaci mène des négociations au nom du Kosovo, mais en réalité il ne le fait qu'à son nom. Le parlement n'approuvera jamais sa décision, quelle qu'elle soit […]. S'il [Thaci, ndlr] est soutenu par l'Amérique, que l'Amérique s'applique elle-même à obtenir le consensus», s'est indigné l'universitaire.
Et de rappeler qu'Hashim Thaci figurait parmi les principaux suspects de crimes de guerre commis par l'Armée de libération du Kosovo (UCK).
«Autrement dit, il peut signer n'importe quoi qui contredise les intérêts du Kosovo afin de se défendre lui-même», a expliqué M.Beqaj, supposant que l'Amérique souhaitait avoir «son homme» qui signe tout ce qu'elle veut.
Dejan Mirovic, professeur à l'université de Kosovska Mitrovica, se rallie à l'avis de son collègue albanais.
Selon Ramush Haradinaj, ancien chef militaire de l'UCK, le Kosovo «n'a pas de politique étrangère et appartient au club dirigé par l'Amérique».
«De telles personnes sont idéales pour Washington qui peut les faire chanter pour leur rôle dans les guerres des années 1990 dans les Balkans. Aussi, dans les Balkans, les Américains préfèrent-ils avoir affaire à quelqu'un qui a participé à des hostilités», a-t-il indiqué.
De son côté, le Président serbe Aleksandar Vucic a constaté dans une interview que les autorités à Pristina avaient admis elles-mêmes que «les Américains conduisent leur politique».