La vidéo qui montre la coalition arabe s'emparer de l'aéroport yéménite d'Hodeïda est un faux, fabriqué de toutes pièces, a indiqué dans un entretien accordé à Sputnik le général Aziz Rashid, porte-parole de l'armée yéménite, alliée au mouvement houthi Ansar Allah (Partisans de Dieu).
«Dans nos rapports, nous ne nous hâtons pas de publier d'informations sur les pertes parmi les forces de la coalition et ne le faisons pas tant que nous ne constatons pas les faits réels. À ce jour, au cours des trois dernières semaines, nous avons détruit 336 unités d'armes de la coalition et un navire de guerre. Nous avons tiré 12 missiles balistiques contre les postes de commandement des ennemis. Nous avons complètement anéanti leurs positions fortifiées sur la rive gauche», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Selon le général, la coalition avance régulièrement de 2 à 3 km sur Hodeïda, mais leur offensive se transforme tout de suite en retraite, ce qui ne lui permet pas de s'emparer du port stratégique.
Il a souligné que les pertes yéménites étaient bien inférieures à celles de la coalition. Par ailleurs, l'armée du Yémen présente des rapports transparents et accessibles sur les pertes parmi ses soldats.
Le porte-parole a par ailleurs démenti les rumeurs sur des négociations de transfert d'Hodeïda sous le contrôle d'ONG internationales.
«Rien ne justifie le transfert d'Hodeïda sous contrôle international. Ces rumeurs sont répandues par la coalition et un tel acte serait contraire au droit international», a relevé l'interlocuteur de Sputnik.
Et d'ajouter qu'il y avait en outre des cibles stratégiques à l'intérieur même des pays de la coalition arabe que l'armée yéménite pourrait frapper.
La guerre au Yémen a fait plus de 10.000 morts, dont de nombreux civils depuis l'intervention il y a trois ans de la coalition militaire sous commandement saoudien pour repousser l'avancée des Houthis. Elle a provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon des agences des Nations unies, et plus de huit millions de Yéménites sont aujourd'hui confrontés à des risques de famine.
Le conflit a connu un nouveau rebondissement en décembre 2017, lorsque les rebelles Houthis ont tué leur allié, l'ex-président Ali Abdallah Saleh, qui avait fait une ouverture en direction de l'Arabie saoudite.