Le 21 juin, l'Eurogroupe a décidé de la fin de de sa tutelle sur la Grèce qui touchera la dernière tranche de 15 milliards d'euros. Alors que les représentants du parti au pouvoir en Grèce parlent d'une «décision historique», l'opposition insiste sur les mesures d'austérité auxquelles le pays sera soumis encore de longues années durant.
«En réalité, la décision de l'Eurogroupe n'a pas allégé le fardeau de la dette grecque. […] Les actions de Tsipras sont diamétralement opposées aux promesses qu'il a données auparavant aux Grecs. […] L'optimisme affiché par le gouvernement n'est qu'une tentative de justifier sa décision et cet état dans lequel nous nous trouvons à présent. L'accord actuel n'est en fait qu'un quatrième mémorandum pour la Grèce, seulement sous un contrôle plus serré et sans financement», a déclaré à Sputnik Kostas Tsiaras, secrétaire général de la Nouvelle Démocratie (ND).
Nikos Karafanasopulos, du Parti communiste de Grèce (KKE), se rallie à l'opinion de ce dernier.
«Ledit accord prépare de nouvelles mesures impopulaires, dont la réduction des retraites et des allocations sociales. Ces mesures sont inévitables, vu une surveillance accrue des créanciers de l'Union européenne. […] Cet accord ne sert pas les intérêts de la classe ouvrière, mais celles de l'UE, du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Otan», a prévenu le communiste.
Un autre interlocuteur de l'agence, Dimitris Papadimulis, député du Parlement européen pour le parti SYRIZA au pouvoir en Grèce, a exprimé quant à lui un avis parfaitement opposé.
«La décision de l'Eurogroupe d'alléger le fardeau de l'endettement grec est historique. C'est le début d'une nouvelle ère plus favorable pour le pays. La Grèce passe des problèmes à leur résolution», a-t-il notamment estimé.
Todoros Tosunidis, député des Grecs indépendants (ANEL), n'arrive pas pour sa part à contenir son enthousiasme.
«C'est un jour heureux pour la Grèce et les Grecs. On assiste au début d'une nouvelle époque prometteuse pour le pays. Nous pourrons enfin planifier en toute indépendance notre avenir. Nous le devons à Panos Kammenos [leader du parti ANEL, ndlr]. C'est cet homme qui a amené le pays à la stabilité. Le plan de l'opposition pour renverser le gouvernement n'a pas réussi», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
L'Eurogroupe a enfin décidé de lâcher du lest à la Grèce et de mettre fin à sa tutelle financière. Selon le Premier ministre grec Alexis Tsipras, cet accord est historique et ouvre la porte à un retour du pays sur les marchés financiers le 21 août, trois ans après avoir frôlé le Grexit et dix ans après le début d'une violente crise économique et financière dont les Grecs ne se sont toujours pas remis (le chômage reste à 20 % de la population active, à 43 % chez les jeunes).