La déclaration faite par Angela Merkel le mercredi 20 juin, à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, est un vrai scandale, a estimé Vladimira Vitova, présidente de l'ONG Forum tchèque pour la paix et co-présidente de la plateforme de différents partis politiques «Alliance des forces nationales» (ANS), dans un entretien accordé à Sputnik.
«Il est évident qu'elle [cette déclaration, ndlr] a pour objectif de réviser le bilan de la Seconde Guerre mondiale. Depuis longtemps déjà l'Allemagne prépare le terrain pour cela ici, en République tchèque, avec l'aide de certains de nos hommes politiques», a souligné l'interlocutrice de l'agence.
Et de rappeler que ce qui est communément qualifié d'expulsion de la population allemande et le droit des Tchèques à des réparations après la guerre avaient été établis par les conclusions de la conférence de Potsdam.
«Ces accords n'ont pas de délai de prescription et nous ne devons pas y renoncer. Par ailleurs, ces accords stipulent que les Allemands expulsés ne peuvent rien revendiquer. […] Le problème est que nous n'avons pas réclamé et ne réclamons toujours pas ce qui nous revient de droit. Ni avant la réunification de l'Allemagne, ni avant notre adhésion à l'Union européenne. Et les propos tenus par Mme Merkel ne font qu'illustrer la servilité de nos hommes politiques vis-à-vis des Allemands après 1989», s'est indignée Mme Vitova.
En désaccord absolu avec la politique migratoire pratiquée par Angela Merkel, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) a appelé la diplomatie tchèque à protester contre «la provocation» et «le revanchisme» de la chancelière allemande, mais le ministère des Affaires étrangères de la République tchèque a préféré réagir sur un ton conciliant.
«Nous soutenons totalement l'appel du SPD. […] Aussi, les militants du Forum tchèque pour la paix et de l'Alliance des forces nationales proposent-ils de lancer le moyen le plus efficace pour obtenir des réparations allemandes, en poursuivant notamment l'action intitulée «On ne parle pas avec Angela». Nous exigeons du gouvernement qu'il adopte enfin une position explicite concernant l'intention des Allemands des Sudètes d'organiser des rassemblements provocateurs sur notre sol. Nous exigeons aussi que nos hommes politiques n'effectuent pas de «voyages touristiques» en Allemagne où, sous couvert d'entretiens privés, les intérêts de notre pays sont trahis», a résumé l'interlocutrice de Sputnik.