Le recensement d'une partie de la population sur une base ethnique est contraire à la Constitution italienne, a rappelé à Sputnik Carlo Stassola, président de l'Association du 21 juillet qui défend les droits des Roms.
«C'est une violation très sérieuse de la démocratie, bien que le ministre prétende que cela est nécessaire pour des raisons de sécurité», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que M.Salvini proposait d'expulser d'Italie tout Rom en situation irrégulière, en gardant «malheureusement» dans le pays les Roms italiens.
«Il nous faut une politique d'intégration, comme en Espagne où il y a 800.000 Roms, soit beaucoup plus qu'en Italie. […] Nous devons nous concentrer sur l'intégration des Roms, sur leur formation, au lieu de pratiquer une politique de bulldozer à la Salvini», a résumé le militant.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Giovanni Nurra, de La Ligue, soutient au contraire le projet de Matteo Salvini, leader de son parti, qui souhaite mener un recensement de la communauté rom en vue d'expulser toute personne séjournant illégalement en Italie.
«Je suis totalement d'accord avec le ministre Salvini. Souhaitant rétablir leur souveraineté, les nations doivent pouvoir contrôler leur territoire pour y garantir la sécurité. Cela n'a rien de raciste en soi. Il s'agit tout simplement d'une loi qui est valable pour tous les autres Italiens et qui doit être appliquée à tous ceux qui séjournent sur le sol italien», a conclu M.Nurra.
Le nouveau gouvernement italien a réalisé un brusque virage de politique à l'égard des étrangers, fermant les ports italiens aux navires avec des migrants à leur bord.