Matteo Salvini, chef de file des eurosceptiques de la Ligue et nouveau ministre italien de l'Intérieur, a annoncé un prochain «recensement» de la communauté rom d'Italie pour «voir qui, comment et combien ils sont», déclarant que les Roms ayant la nationalité italienne seraient autorisés à rester dans le pays tandis que d'autres seraient expulsés.
Le média indique que la nouvelle politique anti-Roms est l'un des premiers actes du ministère de l'Intérieur de M.Salvini, dont le parti a formé un gouvernement de coalition avec le Mouvement 5 étoiles.
«J'ai demandé au ministère de préparer un dossier sur la question rom en Italie», —t-il déclaré à TeleLombardia ajoutant que le dossier impliquerait un «recensement des Roms en Italie» et que «les Roms italiens, malheureusement, tu dois te les garder à la maison».
Selon The Independent, l'Italie compte actuellement entre 100.000 et 180.000 Roms.
Les actions du ministre ont attiré les critiques des groupes de défense des droits de l'Homme et des membres de l'opposition.
«Le chemin est court d'un recensement à un camp de concentration. Salvini a apparemment décidé de célébrer le 80e anniversaire des lois raciales», a déclaré Chiara Gribaudo, une députée du Parti démocrate faisant référence à l'époque de Mussolini.
«Le ministre de l'Intérieur ne semble pas savoir qu'un recensement fondé sur l'appartenance ethnique n'est pas autorisé par la loi», lui fait écho Carlo Stasolla, président d'Associazione 21 Luglio qui milite pour les droits des Roms.
«Quelqu'un parle d'être choqué. Pourquoi? Je pense à ces pauvres enfants à qui on apprend à voler et à l'illégalité», a répondu le ministre à ses critiques via Twitter.
Qualcuno parla di “shock”. Perché???
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 18 июня 2018 г.
Io penso anche a quei poveri bambini educati al furto e all'illegalità.https://t.co/yO4Og1Ky0T
Le nouveau gouvernement italien a réalisé un brusque virage de politique à l'égard des étrangers, fermant les ports italiens aux navires avec des migrants à leur bord.
Ces changements interviennent alors que le chancelier autrichien Sebastian Kurz a appelé à former un «axe» Autriche-Allemagne-Italie contre l'immigration clandestine.
Une coalition anti-migratoire pourrait être formée avec la participation des pays de groupe de Visegrad, à savoir la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, qui se sont opposés aux quotas de répartition de réfugiés dans les pays de l'Union européenne.
Sebastian Kurz a avancé sa proposition alors que l'accueil des 629 migrants secourus en mer Méditerranée par l'Aquarius secoue l'Union européenne.
En Allemagne, le projet des mesures sur le durcissement de la politique migratoire, Masterplan Migration, proposé par des députés de Bavière, a divisé le groupe CDU/CSU (Union chrétienne-démocrate d'Allemagne/Union chrétienne-sociale en Bavière) au Bundestag.