La décision des États-Unis de fournir des chasseurs F-35 de cinquième génération à la Turquie prouve qu'ils ont accepté un compromis pour conserver un lien commercial dans le domaine de l'armement avec la Turquie et qu'ils ont admis l'imminence de l'achat des systèmes russes S-400 par Ankara, a indiqué dans une interview à Sputnik l'expert russe du marché des armes, Igor Korotchenko.
«La livraison de F-35 à la Turquie et ce, malgré les menaces du Congrès américain, prouve qu'Ankara a occupé une position de principe pour ce qui est de l'achat des systèmes de DCA russes S-400. Ainsi, les États-Unis ont dû faire preuve de pragmatisme, même si celui-ci est forcé, pour ne pas perdre Ankara en tant qu'allié au sein de l'Otan et acheteur d'armements américains», a souligné Igor Korotchenko.
«Il n'est pas obligatoire que le chantage de Washington soit suivi de sanctions contre un pays si celui-ci défend avec conséquence sa position et se positionne avant tout par rapport aux intérêts de sa propre sécurité. La Turquie a clairement montré que la collaboration technique-militaire avec la Russie n'excluait pas une éventuelle coopération dans le même domaine avec les États-Unis, même s'il s'agit d'un pays membre de l'Otan», a-t-il encore noté.
Évoquant le S-400, Igor Korotchenko a rappelé que grâce à ses performances uniques, le système était capable de garantir la souveraineté et que chaque pays qui avait à cœur sa sécurité devrait penser à l'acheter.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, avait déclaré précédemment dans une interview à la chaîne de télévision turque NTV que les forces armées de son pays se verraient livrer les premiers F-35 dès le 21 juin.
Le Sénat des États-Unis a approuvé une variante du budget de la Défense pour 2019 qui prévoit l'arrêt de la participation de la Turquie au programme de production et d'utilisation du chasseur américain de cinquième génération F-35.