Les médias chinois avaient préalablement annoncée la visite de Kim Jong-un en soulignant qu'il se trouverait en Chine pour une visite officielle les 19 et 20 juin. Les analystes essaient de deviner la raison de cette visite chez Xi Jinping, et pensent principalement qu'il s'agira de rendre compte des résultats du sommet USA-Corée du Nord du 12 juin, écrit le quotidien Moskovski Komsomolets. D'autres pensent que les objectifs de Kim Jong-un sont bien plus larges, et viseront notamment à demander à Pékin une aide économique.
Il est difficile de répondre à cette question sans les garanties du principal et pratiquement unique véritable allié de la Corée du Nord: la Chine. Peu de temps avant le brusque changement de ligne de Pyongyang, Pékin s'était joint aux sanctions de l'Onu, ce qui avait douloureusement affecté l'économie nord-coréenne.
«Le principal objectif de la visite de Kim Jong-un à Pékin consiste à informer la Chine des résultats du sommet et à dire comment la Corée du Nord compte agir pour mettre en œuvre ses décisions, souligne Alexandre Jebine, directeur du Centre d'études coréennes à l'Institut d'Extrême-Orient affilié à l'Académie des sciences de Russie. Je ne pense pas que les Coréens demanderont quelque chose. Après tout, ils ont peu de marge de manœuvre: le Conseil de sécurité des Nations unies a décrété les sanctions les plus sévères et la Chine n'y peut pas grand-chose. Cependant Pékin pourrait, et selon certaines informations le fait déjà, assouplir ses sanctions unilatérales contre Pyongyang en échange des informations de Kim Jong-un sur le sommet et ses démarches pratiques pour réduire la tension sur la péninsule».
La Chine voudrait s'assurer que les intérêts de sa sécurité n'ont pas été et ne seront pas affectés suite au sommet.
«Alors que Kim Jong-un est conscient qu'il doit assurer ses arrières et ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, parce que les forces de Pyongyang et de Washington sont trop inégales pour jouer à lui seul contre les États-Unis. La Corée du Nord aura encore longtemps besoin du soutien de Pékin. La construction d'un équilibre des intérêts le plus favorable pour Pyongyang dans le triangle Corée du Nord-Chine-USA, sans oublier la Russie, est le principal objectif de la combinaison diplomatique que cherchent à réaliser actuellement les Nord-Coréens», conclut l'expert.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.