No pictures! Les soldats israéliens bientôt hors de portée des caméras?

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Dimanche dernier, le gouvernement israélien a donné le feu vert à un projet de loi prévoyant jusqu'à dix ans de prison pour toute personne filmant, photographiant ou enregistrant des soldats en vue de «porter atteinte à la sécurité de l'Etat». L’opposition critique violement ce projet, en le jugeant «dangereux et antidémocratique».

Ce projet présenté par le parti ultra-nationaliste Israel Beytenou dirigé par le ministre de la Défense Avigdor Lieberman, qui prévoit de condamner à cinq ans de prison les «personnes qui filment, photographient ou enregistrent des soldats lors de leur service de manière à démoraliser les soldats et les civils israéliens», a été accepté par le gouvernement israélien, a déclaré dans un communiqué le ministère de la Justice.

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En outre, cette peine peut être doublée dans le cas où ces images et enregistrements visent à «porter atteinte à la sécurité de l'Etat».

Des peines similaires d'emprisonnement peuvent également être prononcées, selon ce texte, contre des personnes diffusant ces documents dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Selon les initiateurs du projet, des ONG locales «anti-israéliennes», ainsi que des groupes liés au BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), passent «des journées aux côtés de soldats israéliens, attendant avec impatience un acte qui puisse être enregistré de manière biaisée et utilisé pour les dénigrer».

Le ministre de la Défense a salué le vote ministériel, affirmant qu'il allait «mettre fin» aux tentatives de «ceux qui soutiennent le terrorisme» en vue «d'humilier, de déshonorer et de nuire» aux soldats.

«Si quelqu'un se conduit correctement, il n'a pas besoin de cacher quoi que ce soit», a répondu sur Twitter Ksenia Svetlova, députée de l'opposition du parti Union sioniste. Elle a jugé la loi «dangereuse et antidémocratique».

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Selon l'Institut pour la démocratie israélienne, un groupe de réflexion libéral, la formulation ambiguë du projet de loi pourrait empêcher quiconque à l'exception de l'armée de filmer, de photographier ou d'enregistrer les soldats israéliens dont les actes pourraient faire l'objet de poursuites judiciaires devant des instances internationales.

Avant d'entrer en vigueur, ce projet doit être voté par le parlement et ne pas être retoqué par la Cour suprême.

Ce texte a été déposé quelques semaines après la libération anticipée (après neuf mois de prison) d'un soldat israélien reconnu coupable d'avoir achevé un assaillant palestinien blessé. Il a été condamné à 18 mois de prison, après qu'un caméraman palestinien de l'ONG israélienne B'Tselem avait filmé la scène à Hébron en Cisjordanie. A l'époque, M.Lieberman s'était prononcé contre l'inculpation du soldat et avait dénoncé B'Tselem.

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