Le conseil municipal d'Eskilstuna, en Suède, a adopté jeudi un arrêté obligeant les mendiants à demander un permis de façon à recenser les populations nécessiteuses et identifier les trafics, écrit l'AFP se référant à la radio publique suédoise.
«Une autorisation des autorités policières pour la collecte passive d'argent est obligatoire dans certaines zones géographiques», stipule le texte adopté à la majorité absolue avec les voix des sociaux-démocrates, conservateurs, centristes et extrême droite.
Dès l'entrée en vigueur de l'arrêté le 1er octobre, ce permis coûtera 150 couronnes (15 euros), les mendiants qui ne pourront pas le produire encourront une amende.
Ecologistes, Parti de Gauche, Libéraux et chrétiens-démocrates ont voté contre.
«Nous sommes une société civilisée, où règne l'ordre, avec de la bureaucratie, des institutions. Mais aussi une société où la marge s'accroît, en dehors de la loi», a justifié un adjoint social-démocrate, Jimmy Jansson.
L'idée n'est pas d'entraver la mendicité mais de permettre aux associations ou aux services d'aide sociale d'entrer en contact avec les personnes vivant de la mendicité, font valoir ses promoteurs. Et le cas échéant «pour les aider à rentrer dans leur pays», a ajouté l'élu.
Le Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven a jugé l'initiative «intéressante» tout en rejetant la proposition des conservateurs et de l'extrême droite d'interdire la mendicité au niveau national.
Le texte doit encore obtenir l'aval du comté et il pourrait être jugé inconstitutionnel.
A Eskilstuna, ville de 69.000 habitants située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Stockholm, comme dans de nombreuses communes du pays, des Roms de Roumanie et de Bulgarie pratiquent la mendicité depuis plusieurs années.