Comme des airs d'Amsterdam… à Paris. C'est que l'on pourrait se dire après l'ouverture d'un nouveau «Coffee-shop» dans la capitale. En effet, le bien nommé Cofyshop a ouvert ses portes au 140 rue Amelot dans le XIe arrondissement; il propose à la vente, uniquement à emporter, du cannabis CBD (ou cannabidiol). Une version «light» de la célèbre drogue qui aurait, selon certaines études, des vertus thérapeutiques (anti-inflammatoires, antioxydant, etc.), mais non stupéfiantes.
Pour obtenir son herbe, rien de plus simple: il suffit de choisir au comptoir sa variété, la peser, puis repartir avec son petit paquet, le tout accompagné d'un certificat délivré par Cofyshop attestant du fait que le produit respecte les lois en vigueur.
«Le CBD (ou cannabidiol) est un cannabinoïde naturellement présent dans le chanvre. À la différence du THC, le cannabidiol n'est pas un psychotrope, il ne provoque donc aucun effet psychoactif et n'a aucune incidence sur le comportement. Nos produits respectent la législation en vigueur qui proscrit un taux supérieur à 0,2% de THC», explique CofyShop sur son site Internet.
Une précision importante puisque le cadre légal en France est particulièrement contraignant. Ainsi sont prohibés l'utilisation des fleurs de chanvre (seules les graines et les fibres sont autorisées) et les produits dont le taux de THC est supérieur à 0,2%. Or, c'est ce point qui participe au flou juridique, car, comme le rappelle la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), «le taux de 0,2% de THC n'est pas un seuil de présence dans le produit fini, mais dans la plante elle-même. Or, des contrôles réalisés dans certains produits présentés comme contenant du CBD ont révélé la présence de THC. La présence de THC dans les produits finis, quel que soit son taux, est interdite.»
Une chose est sûre, malgré avec un taux de THC très bas, sans effet «récréatif» donc, cette nouvelle boutique suscite un très vif engouement chez les clients: les files d'attente s'allongent devant Cofyshop, qui a même dû baisser le rideau pour cause de rupture de stock.
Si le démarrage de la boutique dédié au CBD est fulgurant, il provoque aussi quelques ressentiments. Et pour cause, Joachim, gérant du Cofyshop nous explique «avoir reçu des menaces de la part de la concurrence». Il explique également attendre un signe du gouvernement.
«J'attends une réponse de la part du gouvernement afin de savoir si mon commerce est légal ou non, car pour l'instant c'est hyper flou. Si ça doit fermer demain, aucun problème, mais j'attends, car de nombreux investisseurs sont prêts à mettre de l'argent dans mon affaire.»
Dans tous les cas, Joachim n'en est pas à son premier coup d'essai. À 18 ans, il montait déjà sa première entreprise dédiée à la moto, puis investissait par la suite dans les «sex dolls», jusqu'à la création de sa première boutique de cannabis CBD, réalisée en seulement 17 jours!