The Atlantic donne des exemples de citations d'écrivains russes faites par des leaders européens. Selon la revue, cela aide les responsables de l'UE à trouver des manières de se rapprocher de la Russie.
«Je suis convaincu que nos deux pays ont vocation et intérêt à définir, pour reprendre les termes de Dostoïevski dans son discours sur Pouchkine, "un vrai terrain de conciliation pour toutes les contradictions européennes"», a souligné le Président de la République. Et il n'est pas le seul à s'inspirer des écrivains russes.
Le nouveau Premier ministre italien Giuseppe Conte a également mentionné ce discours lors de son intervention devant le gouvernement.
Piotr Vlassov, vice-recteur de l'Université d'État de Moscou de la culture, estime quant à lui que la citation des classiques russes par les politiciens occidentaux revêt un certain sens politique: «Ils veulent montrer qu'ils ne s'opposent pas à la Russie, mais à sa politique. Il y a pourtant un certain élément de mise en scène».
Selon l'écrivain Edouard Topol, tant que la Russie suscitera de l'intérêt en Occident, sa littérature classique sera demandée par les grands de ce monde: «Comme la Russie ne permet pas aux représentants occidentaux de l'oublier un seul moment, ces derniers sont obligés de rechercher dans le passé les racines des bouleversements politiques et économiques qu'on constate chaque jour dans tous les domaines de la gestion du pays».
Aux États-Unis, Dostoïevski est l'un des écrivains principaux pour ceux qui étudient la Russie — des professeurs aux agents de renseignement. Pouchkine est considérablement moins connu des Américains.
«Il pourrait être un nom de marque excellent pour la Russie en Occident, car il présente une autre Russie qui est ouverte et aspire à la liberté», estime le traducteur Henry Lowenfeld.
Ainsi, Jacques Chirac, l'un des prédécesseurs d'Emmanuel Macron, aimait bien les œuvres de Pouchkine et avait même traduit Eugène Onéguine dans sa jeunesse.
Dans une interview accordée au magazine Expert, l'économiste français Jacques Attali a, de son côté, considéré les écrivains classiques russes comme de «véritables européens».
Aujourd'hui, la littérature russe pourrait devenir un élément du soft power de Moscou, mais les œuvres des écrivains russes occupent une place très modeste dans les librairies américaines — sans compter Vladimir Nabokov que les Américains considèrent comme «leur» auteur.
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