Début juin, une jeune joggeuse algérienne a été frappée dans la rue par un homme qui a affirmé qu'elle n'avait pas le droit de faire son footing pendant le ramadan, à une heure de la rupture du jeûne.
«Un jeune homme m'a frappée et a commencé à me crier dessus: "Ta place est dans la cuisine!"», a indiqué la victime, Ryma, dans une vidéo où elle raconte, en pleurs, son histoire.
Qui plus est, les gendarmes auxquels elle a adressé une plainte l'ont culpabilisée et lui ont demandé pourquoi elle était sortie à une heure pareille.
Cette agression a suscité un vif émoi dans le pays et plusieurs centaines de femmes ont organisé, le 9 juin dernier, une course pour dénoncer le harcèlement de rue. Elles ont répondu à des appels lancés après l'agression de Ryma dont le post a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Le témoignage de la jeune Algérienne a ému les internautes et les initiatives de soutien se sont multipliées. De nombreuses femmes ont raconté elles aussi les agressions qu'elles ont subies dans leur environnement proche, en pleine rue ou dans les transports en commun.
#Ryma a été frappée parce qu'elle faisait son jogging pendant le #ramadan, des centaines d'Algériennes ont couru aujourd'hui pour défendre le droit des #femmes et par solidarité pour Ryma #islamisme https://t.co/VVy1Alvmop
— bougrab (@jeannettebougra) 10 июня 2018 г.
Les jeunes hommes ne sont pas restés indifférents non plus. La situation se dégrade de plus en plus, a constaté Amine, étudiant de 21 ans, cité par Jeune Afrique.
«On peut trouver quelqu'un qui a une sœur et qui refuserait qu'elle soit agressée mais de son côté, cette même personne va agresser physiquement ou verbalement d'autres jeunes filles. J'en connais dans mon entourage», a-t-il indiqué.
En Algérie, de nombreuses femmes victimes d'agression ou de harcèlement ne déposent pas plainte ou abandonnent les procédures en raison d'un environnement hostile, d'autant plus que dans nombre de cas, les violences ont lieu en milieu familial. En outre, elles sont souvent confrontées, comme Ryma, à la réticence des services de police. Et ce malgré l'entrée en vigueur d'une loi criminalisant la violence conjugale et le harcèlement de rue.
Très émouvant de voir nos femmes solidaires entre elles et surtout de voir des hommes les soutenir!!Pour une rare fois,merci de faire partie de la solution et pas des mêmes wjouh char qui ont agressés Ryma!!! #Algerie #Ryma 🌹👑🇩🇿#Alger https://t.co/Rml0F1S6f8
— Yasmine Guidoum (@yaya1608) 12 июня 2018 г.
Début juin, un jeune de 22 ans a été transporté à l'hôpital dans un état critique après avoir été roué de coups par quatre salafistes qui l'avaient surpris en train de manger, a annoncé Algérie Focus. Les salafistes ont continué à frapper le jeune homme déjà inconscient alors qu'il gisait à même le sol et seule l'intervention des passants l'a sauvé de la mort.