La réussite du sommet Trump-Kim est importante pour les deux dirigeants, l'un se préparant aux élections au Sénat en novembre, l'autre aspirant à des transformations capables de changer le destin de la Corée du Nord. Ainsi, malgré le ton des déclarations qui ne s'arrêtent pas avant la tenue du sommet Trump-Kim, tous les signes indiquent que les parties parviendront à un accord, mais qu'ils le feront avec un «effet dramatique», estiment, dans une interview accordée à Sputnik, des experts sud-coréens.
À l'issue du sommet à Singapour, qui, d'après Paik Hak-soon, président du Sejong Institute, se tiendra sans encombre, Trump et Kim approuveront une approche en plusieurs étapes de la dénucléarisation.
L'expert est convaincu que le sommet lui-même est déjà le résultat d'une entente mutuelle entre Washington et Pyongyang, selon laquelle tous les futurs accords doivent être respectés par les deux parties.
«Afin de parvenir à un accord à la première étape, toutes les demandes mutuelles dans les domaines de la sécurité, de la diplomatie, de l'économie, etc. seront mises sur la table des négociations et feront partie d'un "paquet global". Lors de l'étape suivante, ils procéderont à la mise en œuvre pratique de cet accord sur deux "pistes" parallèles: d'une part, organiser des rencontres sur la dénucléarisation, d'autre part, respecter les obligations et accorder de soutien en échange de la dénucléarisation», estime-t-il.
Park Won-gon, professeur de relations internationales à l'université internationale du Handong, a une opinion différente sur les accords préliminaires. Il estime que l'on ne pourra juger des perspectives des relations américano-nord-coréennes qu'après la première rencontre entre Trump et Kim. Le chercheur est convaincu que si de tels accords sont atteints, le sommet sera une réussite.
«Trump insiste sur le fait qu'il s'était préparé au dialogue [des États-Unis et de la Corée du Nord] toute sa vie et il se qualifie de "maître des accords". Il a aussi recours à son "imprévisibilité". […] Tout est fait pour que le texte final de l'accord ait un effet dramatique.»
«Il peut affronter des critiques aux États-Unis, du genre "il n'a encore rien reçu de la Corée du Nord mais fait déjà des concessions".»
En plus, poursuit le professeur, la Chine avait déjà annoncé sa position en disant que Pékin, en tant que partie importante, devait aussi être responsable de l'annonce de la fin de la guerre. Selon Park Won-gon, cela signifie que la Corée du Sud devra tenir compte de la position des États-Unis et de la Chine lors des négociations d'un accord de paix avec la Corée du Nord.