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Les économistes ne mangent pas tous des enfants! Rendez-vous chaque semaine avec Jacques Sapir, Clément Ollivier et leurs invités pour égrener les sujets de fond qui se cachent derrière le tumulte de l’actualité.

Faut-il craindre un retour de l’inflation?

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Différents indicateurs pointent vers un possible retour de l’inflation, alors qu’elle avait presque disparu de nos économies depuis des années. Mais l’inflation est-elle forcément néfaste? Discussion avec l’ancien banquier Jean-Michel Naulot, invité des Chroniques de Jacques Sapir.

Contrairement à ce que peuvent ressentir les consommateurs au quotidien, l'inflation n'existe quasiment plus dans les économies occidentales, et elle chute également dans des pays comme la Russie ou la Chine. La tendance à la baisse de l'inflation est mondiale, avec des taux bien inférieurs à ceux des années soixante-dix ou même du début des années quatre-vingt. Mais plusieurs indicateurs suggèrent que sa réémergence pourrait être prochaine: la hausse des prix des matières premières, la création monétaire ou encore l'inflation salariale. Faut-il pour autant s'en inquiéter? Une inflation maîtrisée ne pourrait-elle pas avoir des effets positifs sur l'économie?

Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent Jean-Michel Naulot, ancien banquier et régulateur à l'Autorité des marchés financiers.

Selon Jean-Michel Naulot, «la mondialisation empêche une inflation de type salarial: il y a en permanence une pression sur les salaires, et des délocalisations dès que les entreprises se heurtent à des revendications salariales. Ceux qui profitent de l'enrichissement au sein de l'entreprise, ce sont les actionnaires. Quant aux banques centrales, on a cru résoudre le problème de l'inflation en les rendant indépendantes des États, mais elles sont devenues très dépendantes des marchés financiers: le grand souci des banques centrales, c'est devenu de ne pas déstabiliser les marchés financiers.»

Jacques Sapir estime que les politiques des banques centrales ont des conséquences inégalitaires: «Les banques centrales ont une attitude tournée vers le 1% le plus riche. La détention de titres financiers est de plus en plus concentrée, alors que le volume d'actions augmente. Par ailleurs, on peut se demander si cet accroissement des cours des titres ne cache pas des effets de bulles spéculatives.»

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