Les poursuites visant le chef du portail RIA Novosti Ukraine, Kirill Vychinski, que Kiev accuse de haute trahison, sont fabriquées de toute pièce, considère Vladimir Djabarov, le premier vice-président de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération. Selon lui, le but des autorités ukrainiennes est de créer un «fonds d’échange» pour obtenir la libération d’Ukrainiens détenus en Russie.
«Sans aucun doute, toutes ces allégations du SBU [Service de sécurité d’Ukraine, ndlr] sont fabriquées. Je pense que l’Ukraine entreprend ce genre de démarches pour créer une sorte de "fonds d’échange" pour les Ukrainiens qui purgent des peines en Russie […], dont le réalisateur Oleg Sentsov [condamné en Russie pour organisation d’attentats en Crimée, ndlr]», a-t-il déclaré.
Il considère que, dans une telle situation, la Russie pourrait accepter l’échange de prisonniers, les conditions dans lesquelles sont détenus Vychinski et d’autres Russes arrêtés en Ukraine suscitent la perplexité et que tout doit être fait pour les sauver.
«Cela étant dit, je tiens à souligner que ce genre de question nécessite le silence. D’habitude, elles sont étudiées avec tout le sérieux au niveau des dirigeants des pays, par le biais du ministère de la Justice et celui des Affaires étrangères. Il est préférable d’éviter d’en discuter à haute voix», a-t-il encore précisé.
Les réseaux sociaux ont condamné cette violation des droits des journalistes avec le hashtag #TruthNotTreason.
Le 23 avril dernier, le SBU a interpellé la chef du mouvement des Volontaires de la Victoire, Elena Odnovol, accusée également de haute trahison.
Samedi, lors d’un entretien téléphonique avec le Président Piotr Porochenko, Vladimir Poutine a évoqué la nécessité de libérer sans délai les journalistes russes arrêtés en Ukraine.