«Les commissaires européens ont décidé d'adopter des taxes supplémentaires sur tous les produits américains figurant sur la liste présentée à l'Organisation mondiale du commerce», indique un communiqué publié sur le site de la Commission cité par le quotidien Gazeta.ru.
Dès le 1er juillet, les autorités européennes envisagent d'augmenter de 10 à 50% les taxes sur un large éventail de produits, des aliments au whiskey en passant par le tabac et les vêtements.
Les responsables européens regrettent la volonté américaine de lancer une guerre commerciale et ont décidé de riposter.
«Il s'agit d'une réponse mesurée et justifiée à la décision unilatérale et infondée des États-Unis d'introduire des taxes sur les livraisons européennes d'acier et d'aluminium», indique la Commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström.
Et d'ajouter que la réaction de l'UE aux actions des États-Unis «est en conformité absolue avec la législation commerciale internationale». «Nous regrettons que les États-Unis ne nous aient laissé aucun autre choix», souligne-t-elle.
Les experts remarquent qu'il est impossible de gagner une guerre commerciale. «Il n'y a de vainqueur absolu dans aucune guerre, notamment dans un conflit commercial. La protection du marché intérieur, argument souvent brandi par les initiateurs des conflits commerciaux, nuit en réalité aux exportateurs et aux consommateurs qui subissent les sanctions», explique Janna Koulakova, analyste de TeleTrade.
Mais qui sera le principal perdant en l'occurrence? Les experts sont du même avis: dans le bras de fer entre les États-Unis et l'UE, les Américains ont évidemment plus de chances de réussir à mettre pratique leur politique économique et à avoir l'avantage final.
«Certains pays de l'UE sont tout simplement incapables d'agir de manière autonome: leur agenda politique et économique dépend complètement de l'humeur de la Maison blanche», souligne Roman Blinov, chef du département analytique du Centre financier international.
«Dans les faits, cela signifie que les produits américains deviennent moins coûteux pour les consommateurs étrangers, alors que le coût réel des produits européens pour ces derniers augmente. Ainsi, il est plus facile pour les exportateurs américains de combattre leur concurrents grâce aux prix et de trouver de nouveaux débouchés», dit-elle.
Si Donald Trump poursuivait cette politique, cela pourrait se solder par une transformation de tout le système du commerce international. D'après les experts, ce processus a déjà débuté.
Qui plus est, ce bras de fer pourrait durer des années et dégrader les conditions de tous ceux que cela concerne d'une manière ou d'une autre.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.