L’Algérie pourrait imposer des taxes sur «tous les produits importés de l’UE»

© AFP 2024 HOCINE ZAOURARAlger
Alger - Sputnik Afrique
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Le gouvernement algérien a le droit d’«imposer des taxes» sur tous les produits importés de l’UE. C’est ce qu’a déclaré le 5 juin le président de l’Association nationale des exportateurs algériens en soulignant la nécessité d’appliquer le principe «de réciprocité» et de réévaluer l’impact de l’accord d‘association avec l’UE sur l’économie du pays.

Intervenant le 5 juin sur les ondes de la radio algérienne Chaîne 3, Ali Bey Naceri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), a affirmé que «l'Algérie est en droit d'appliquer la réciprocité en imposant des taxes sur tous les produits importés à partir de cette zone [l'UE, ndlr]». Il a, en outre, appelé les autorités du pays à estimer les retombées de l'accord d'association avec l'UE sur l'économie algérienne.

Tout en rappelant « l'annonce du démantèlement tarifaire prévu en 2020 », dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union Européenne, M. Bey Naceri a estimé que ce dernier était «le principal défi», tout en s'interrogeant sur l'intérêt de l'Algérie de rester dans cet accord.

«Faudrait-il y rester ou bien le quitter [l'accord d'association avec l'UE, ndlr]?», a déclaré le responsable. «La réalité c'est qu'on a rien fait depuis 2010, pour mettre nos entreprises en ordre de bataille, faute d'une étude d'impacts destinée à évaluer le contenu de cet accord», a-t-il précisé.

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Pour appuyer son propos, le président de l'Anexal a relevé que « le niveau moyen des importations en provenance de l'UE se chiffre à 20 milliards de dollars, et que cet accord prévoit une exonération fiscale de 18% ». Il a souligné que malgré « ses difficultés en liquidités, l'Algérie a continué à assumer cette perte dont il estime la valeur à 2 milliards de dollars annuellement », selon le site de la chaîne 3.

Appelant à réévaluer l'impact de cet accord avec l'UE, le responsable a affirmé qu'«on a besoin de faire une simulation pour 2020 malgré le gel des importations, ils [les niveaux d'importation, ndlr] ont une moyenne de 16% par pays membre. Ils [les niveaux d'importation, ndlr] n'ont pas été impactés au contraire, les chiffres d'affaires de plusieurs pays membres ont augmenté», citant à titre d'exemples la France et l'Italie.

Pour rappel, Saïd Djellab, le ministre algérien du Commerce, a haussé le ton pour réagir aux pressions exercées par l'UE sur son pays après que le gouvernement algérien a pris la décision de geler les importations de plusieurs produits en provenance de cette zone, rapportait ObservAlgerie dans son édition du 19 mai. L'UE n'ayant pas apprécié la décision des autorités algériennes.

«L'Algérie négocie avec l'Union Européenne dans le cadre du partenariat qui unit les deux parties, et ne reçoit pas d'ordres de sa part», a-t-il déclaré, cité par le média.

Les déclarations du ministre algérien surviennent dans le contexte de la polémique déclenchée par les propos que la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a tenus le 10 avril 2018 devant la Commission des affaires économiques et des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française. Elle a alors déclaré que «сe que fait l’Algérie, ce n’est pas conforme [à] l’accord [de] libre[-]échange et nous avons un dialogue avec l’Algérie sur ça et autres choses parce que beaucoup de choses qu’ils font ne sont pas en conformité avec cet accord que nous avons, parce que ces mesures favorisent, par hasard, la Chine».

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«L'Algérie ne se soumet à aucune partie, et ne consulte personne dans le but d'obéir à ses ordres», a souligné le ministre, en ajoutant que les autorités algériennes mais «les [les européens, ndlr] informent de leurs décisions et négocient avec eux».

Selon ObservAlgerie, une délégation européenne s'était également rendue à Alger en avril dernier pour trouver un compromis après que le gouvernement algérien a pris des mesures concernant la réduction des importations.

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