Une courte vidéo publiée de Londres le 4 juin montre Ferhat Mhenni, président du Mouvement d'auto-détermination de la Kabylie (MAK) et du gouvernement provisoire kabyle (GPK), appeler les Kabyles à constituer des forces de sécurité destinées à se substituer aux forces algériennes.
«Donc pour que cette indépendance devienne réalité, j'appelle la Kabylie, j'appelle le peuple kabyle à accepter de bonne grâce et en toute conscience la mise sur pied d'un corps de contrainte, d'une organisation de sécurité de la Kabylie», a-t-il déclaré.
Tout en affirmant qu'il n'accepterait aucune exaction, le responsable kabyle a appelé la jeunesse à s'engager dans ce corps de contrainte et de sécurité dans lequel «chacun aura une mission noble».
«Donc il y aura ce corps, ce sera une nouvelle étape dans notre démarche et dans notre processus de conquête de notre indépendance», a-t-il souligné.
En conclusion, Ferhat Mhenni a rappelé que «c'est à partir d'ici [Londres, ndlr] que de Gaulle a lancé son appel du 18 juin», en ajoutant qu'il a «l'immense bonheur d'être dans ses traces et d'appeler la Kabylie à s'organiser pour son indépendance».
Pour sa part, le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) a condamné les propos du chef du MAK dans un communiqué rendu public le 4 juin 2018.
«Le bureau exécutif du RPK réuni en date du 04/06/2018 considère les propos tenus par M.Ferhat Mehenni, au cours d'une conférence à Londres, d'une extrême gravité pour les faire passer, cette fois-ci, sous silence», a écrit Hamou Boumedine, le coordinateur du RPK. La résistance face à l'autoritarisme du pouvoir algérien, doit-on le réaffirmer, doit garder son caractère pacifique, reflet de son essence, et point d'ancrage duquel ses détracteurs voudraient la dévier. Le combat des mouvements démocratiques a toujours été pacifique et a vocation à le demeurer!», a-t-il ajouté.
Et pour souligner l'importance de ses propos, le coordinateur du RPK a évoqué la situation des pays arabes qui vivent des guerres civiles sanglantes.
En conclusion, M.Boumedine a appelé «tous les militants, toutes tendances confondues, à faire preuve de vigilance» en affirmant qu'«il y a dans l'histoire des fautes politiques qui peuvent avoir pour conséquence la perte inutile de vies humaines».