L’Iran envoie un signal «radioactif» à l’Europe

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Les autorités iraniennes ont envoyé une lettre à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour l’informer de leur volonté d’élargir leurs capacités d'enrichissement d’uranium, car il est, selon elles, impossible de respecter les conditions du «deal nucléaire» tout en subissant les sanctions américaines.

«Dans notre lettre adressée à l'AIEA, nous indiquons notre volonté d'élargir nos capacités pour la production d'UF4 et d'UF6 (le tétrafluorure d'uranium et l'hexafluorure d'uranium, ndlr), ainsi que de prendre les mesures préliminaires pour créer une entreprise de production des rotors de centrifugeuse», a annoncé Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique cité par le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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Le leader suprême iranien Ali Khamenei a déjà ordonné à l'Organisation iranienne de commencer les préparatifs de l'élargissement de l'enrichissement de l'uranium. Il a pourtant précisé que ce projet ne serait mis en œuvre que dans le cas ou les autres pays signataires de l'accord — la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne — ne seraient pas en mesure de garantir à la République islamique les avantages économiques prévus par ce texte.

«Le projet de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique d'élargir l'enrichissement d'uranium reste dans le cadre du Plan d'action global commun, et il n'y a donc aucune violation, estime Vladimir Sajin, directeur de recherches de l'Institut des études orientales de l'Académie des sciences de Russie. Pourquoi agissent-ils ainsi? Je pense qu'ils veulent envoyer un message aux Européens. Le sort du Plan a été remis en cause. Les Américains envisagent de lancer la mise en œuvre des sanctions le 6 août, mais il est possible de trouver des solutions avant cette date. L'Europe — notamment la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne — veut des échanges économiques et des relations normales avec l'Iran, mais on ne sait pas si elle sera en mesure de résister à la pression américaine. A mon avis, les Iraniens l'ont fait pour rappeler aux Européens que s'ils cédaient, le Plan s'écroulerait et l'Iran rétablirait son programme nucléaire».

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Dans tous les cas, les sanctions unilatérales des États-Unis se sont avérées suffisantes pour que les entreprises européennes décident de quitter le marché iranien. Ainsi, le constructeur français PSA Group a lancé les préparatifs de son retrait de la République islamique. Selon les données de l'entreprise, elle avait commercialisé 444 000 automobiles en Iran en 2017. Le Ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a déjà prédit que ces limitations unilatérales de la part des États-Unis influeraient directement sur un nombre d'entreprises françaises et européennes collaborant avec l'Iran. Selon lui, «cela transforme l'Amérique en gendarme économique du monde», ce qui est «absolument inacceptable» à ses yeux.
Le Premier ministre israélien veut lui aussi persuader l'Europe des avantages du renoncement au «deal» nucléaire iranien. Il a même lancé cette semaine une tournée européenne consacrée à ce problème. Lors de la conférence de presse suite à ses négociations avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin, il a notamment déclaré qu'en cas de mise en œuvre du Plan d'action global commun, Téhéran aurait assez d'uranium pour créer des armes de destruction massive.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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