L'Arabie saoudite, qui fait partie des acheteurs des systèmes antimissiles et antiaériens russes S-400, s'oppose à la vente de ces armes à ses adversaires qataris et brandit la menace d'une riposte militaire si cette transaction était réalisée, relate Nezavissimaïa gazeta.
«Je doute que le Qatar y renonce. Les propos saoudiens s'inscrivent dans le cadre de la lutte et de la campagne d'information contre le Qatar, indique au quotidien une source au sein du Ministère qatari des Affaires étrangères. L'acquisition des S-400 par le Qatar ne menace en aucune façon l'Arabie saoudite. Il s'agit d'une arme défensive, et la déclaration saoudienne est une absurdité absolue formulée dans l'espoir qu'elle soit médiatisée».
Cette source diplomatique n'exclut pas que les menaces saoudiennes résultent de la pression américaine: «Tout est possible, et la Turquie en constitue un bon exemple». Et de rappeler les ultimatums de Washington à Ankara en raison de la volonté turque d'acquérir les S-400 russes.
L'Arabie saoudite, rival régional du Qatar qui a lancé le 5 juin 2017 un blocus politique et économique de l'émirat, souhaite également acheter des systèmes S-400. Qui plus est, le contrat entre Moscou et Riyad est proche de l'aboutissement.
Néanmoins, on n'exclut pas que l'Arabie saoudite puisse utiliser le renoncement éventuel à son contrat avec la Russie comme un moyen de pression. La possibilité de ce scénario a été confirmée par la source au sein du Ministère qatari des Affaires étrangères: «Qui sait, peut-être qu'ils (les Saoudiens, ndlr) ont signé des contrats avec l'UE ou les États-Unis à titre préventif…».
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.